Lot n° 141

OLLIVIER (Émile)(1825-1913) — Deux lettres autographes signées au sujet de Liszt et Wagner.

Estimation : 200 - 300 €
Description
L.A.S. La Moutte, 13 août 1886. 4 pages in-8. Belle lettre où il évoque le décès de Franz Liszt et ses relations avec Cosima Wagner. "Vous n'avez aucune idée du degré de fureur où en est arrivé la lutte" remarque Ollivier, expliquant que sa vie même aurait été en danger si un ami n'était pas intervenu. "Ce que tous les observateurs politiques avaient annoncé se réalise : La démocratie radicale tue la liberté, et n'est que la forme irresponsable et abjecte du despotisme. Si on les laisse aller jusqu'au bout, après eux il n'y aura de possible que le Césarisme d'un dictateur grand ou petit. Il sera beau pour notre mémoire d'avoir lutté jusqu'au bout contre cette implacable nécessité." Il évoque ensuite ses dernières lectures, la correspondance de Lamennais avec Vitrolles et celle de Lamennais avec Froisset, et remarque : "que d'intéressantes études à faire pour des conférences ou pour la Revue." Il poursuit sur des sujets familiaux plus douloureux : "ma femme n'a pu envoyer à la vôtre la lettre d'introduction qu'elle réclamait pour Mme Wagner. Nous n'avons plus aucune relation avec cette comédienne fort intelligente et charmante mais sans coeur. Lorsqu'il y a deux ans j'ai envoyé Daniel à Bayreuth : sous prétexte de douleur elle ne l'a pas reçue ; si vous pouviez vous faire une idée de l'amitié passionnée de cette pauvre Blandine pour sa soeur, vous comprendriez ma révolte de ce que son fils n'ait pas trouvé [...] des bras ouverts pour le recevoir. Cette malheureuse a hâté la fin de son père [Franz Liszt, père de Cosima Wagner et de Blandine Ollivier, décédé 2 semaines plus tôt le 31 juillet 1886], en allant l'arracher, tout épuisé, au repos dont il avait tant besoin, pour le faire parader aux représentations de Bayreuth, afin d'attirer les chalands. Naturellement elle ne nous a pas annoncé l'heure et le jour des obsèques, sorte que lorsque nous en en avons été informés, Daniel n'avait plus le temps matériel d'arriver".

L.A.S. "Emile Ollivier" à "Mon cher Maître". Florence, 18 octobre 1857. 1 page in-8. Il lui annonce avoir rencontré son fils et son épouse pour lesquels il augure beaucoup de bonheur. "Maintenant un mot de moi, je me marie aussi avec la fille de Liszt... je me marie, par aucune autre raison que celle ci qu'après avoir voyagé un mois avec elle, je me suis aperçu que je l'aimais. Qu'après être resté deux mois dans sa société, j'ai vu clairement qu'elle réunissait tous les dons de la femme [...]. Vous, mon maître, vous vous associerez à ma joie. Si ce que vous me donnez à cette heure en affection égale ce que je vous donne toujours, je ne demande rien de plus."
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