Lot n° 88

FIRENZUOLA (Agnolo). Le Rime. Édition originale de ce recueil de poèmes italien de la Renaissance, imprimé par les Giunta à Florence. Fiorenza [Florence], Bernardo Giunti, 1549. In-12 (16 × 10 cm), 135ff. [1f.], plein veau glacé caramel, plats...

Estimation : 200 - 300
Description
encadrés à la Du Seuil d'un triple filet doré extérieur, encadrement intérieur de même frappé aux coins de 4 fleurons dorés, dos à 5 nerfs, caissons décorés de fleurons dorés, toutes tranches dorées (Raparlier). Mors épidermés et légèrement fendus en tête ; intérieur frais. Édition originale. Importante publication pour la littérature de la Renaissance italienne, dédiée à Francesco Miniati par Lorenzo Scala, responsable de l'édition et ami du défunt auteur. Elle comprend 132 pièces : élégies, sonnets, rimes burlesques et traductions. « La poésie de Firenzuola se développe en partie sur le mode burlesque [...], et en partie sur un mode pétrarquiste, tout en intégrant des éléments étrangers à Pétrarque, provenant de l'ancienne tradition toscane et de Dante » (source : Fondation Barbier-Mueller). Bernardo Giunta (l'imprimeur, ndlr) né en 1540 et mort en 1627 est un des importants rejetons de la famille Giunta (ou Giunti, les deux se retrouvent) famille d'imprimeurs et de libraires italiens de la Renaissance, originaire de Florence mais qui a essaimé ensuite dans d'autres villes, notamment à Venise, à Lyon et en Espagne. La production de l'imprimerie Giunta de Venise fut énorme jusqu'en 1553. Dans un premier temps, la maison florentine produisit des « éditions princeps », c'est à dire la première édition imprimée à caractères mobiles d'un texte déjà connu sous forme de manuscrit ; souvent des œuvres de l'antiquité. Anecdote intéressante : en 1891, le critique Adolfo Borgognoni a émis l'hypothèse que Nina Siciliana, considérée comme la potentielle première poétesse de l'histoire littéraire italienne, aurait été inventée « nella officina degli Eredi di Filippo Giunti, l'anno del Signore 1527 » (« dans les bureaux des héritiers de Filippo Giunti, en l'an du Seigneur 1527 ») et ses œuvres poétiques composées par des poètes masculins. Cette théorie fut reprise ultérieurement par Giulio Bertoni. La marque fut rachetée en 1840, et il existe encore aujourd'hui une maison d'édition appelée Giunti Editore, dont le siège est à Florence.
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