Lot n° 325
Sélection Bibliorare

LA FRESNAYE Roger de (1885-1925). L.A.S. «Roger», «Aux armées» 24 septembre 1916, à Valentine GROSS [plus tard Valentine HUGO] ; 7 pages et quart in8 à ses chiffre et adresse, enveloppe avec cachet postal (quelques notes au...

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : 500 €
Description
crayon de Valentine Hugo). Superbe lettre d'amitié tendre en réponse à l'annonce des fiançailles de Valentine, qui a noté au crayon en marge : «Je lui avais écrit enfin les fiançailles avec Charles Stern - ces fiançailles vers lesquelles tous mes amis me poussaient, les amis de la NRF surtout - quelques mois plus tard heureusement tout était rompu». Il veut poser un «principe immuable : [...] vous resterez pour moi la grande et incomparable amie que seule vous pouvez être. J'ai vu longuement à Paris J. COCTEAU, et beaucoup parlé de vous, de vos lettres, de cette sorte de force calme qui se dégage de vous et que vos amis [...] recueillent avidement quand ils vous approchent. Pour moi, Valentine, je vous aime et vous aimerai toujours tendrement»... Il se souvient de son départ au front la semaine dernière, dans un «doute lugubre» : «Rien de vous, ignorance complète du lieu où vous étiez de vos sentiments de vos actions. Qu'aviez-vous contre moi ?». Et puis on lui a appris la nouvelle, «dernier événement parisien : Valentine Gross se marie». Il a eu une grande peine d'apprendre cela par des «transmetteurs de potins». Mais il reçoit sa longue lettre, «où vous êtes comme toujours tout entière et telle quelle, sans apprêts ni manières, parmi tant de souvenirs lumineux que j'ai de vous Valentine, vous ne sauriez croire combien elle m'est précieuse»... Il réagit à la nouvelle : «Vous aimant [...] je ne puis qu'être heureux de votre mariage, parce que je crois comme vous que vous serez heureuse, et aussi que vous êtes le bonheur pour un ami que j'estime et juge comme vous le jugez : simple sous des apparences compliquées, bon et sûr». Il en a causé avec Cocteau, l'écoutant parler d'elle «avec sa parole charmante et imagée». Mais il s'interroge sur les raisons qui la poussent à vouloir retarder ce mariage... Il veut aussi lui parler de lui-même, du soubresaut de révolte qu'il a senti au moment où il retrouvait son élément naturel : «J'ai retrouvé à la campagne 3 ou 4 toiles commencées, interrompues par la mobilisation et ma palette posée sur le meuble où je l'avais laissée. Et dans un vieux pot de faïence, les petits drapeaux que vous m'aviez envoyés»...
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