Lot n° 355

VUILLARD Édouard (1868-1940). L.A.S. «Edouard Vuillard», [Paris] Mercredi soir [6 décembre 1894], à Alfred NATANSON (Alfred ATHIS), «soldat au 132e de ligne, 8e compagnie» à Reims; 4 pages in-8, enveloppe timbrée. Belle...

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : 750 €
Description
lettre. [La soeur de Vuillard est gravement malade. Natanson, depuis peu à l'armée, supporte très mal la vie militaire.] Il a été bouleversé, passant «d'un excès à l'autre, de désespoir à une tranquillité complète. [...] Tant que ma pauvre soeur ne sera pas accouchée elle est menacée de crises [...] Et vous mon cher Fred, vous rassurez vous un peu le moral ? J'ai été touché de vous voir me consoler dans l'état où vous êtes ; j'ai besoin moi-même de ne pas me sentir seul». Vuillard a eu des nouvelles par Marthe Mellot (future femme de Natanson), il le réconforte et lui explique combien profitables ces moments de désespoir peuvent être : «je souhaite à tout prix que vous supportiez cette misère présente physiquement et moralement, car les avantages que vous en tirerez seront [...] considérables, [...] je sens tellement que tous les malheurs qui nous arrivent sont tellement profitables plus tard [...] Moi je me répète tout le temps que la force nécessaire pour supporter nos misères n'est pas dans moi, ou tout au moins dans l'idée que je me fais de moi, et qu'il y a autour de ce moi des ressources dont je ne connais pas l'étendue mais qui se renouvelle sans cesse, et la première celle dont j'ai le plus usée c'est celle que me donne le soutien de ceux que j'aime»...
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