Lot n° 356

BERLIOZ Hector (1803-1869). L.A.S. «H. Berlioz», 12 octobre 1848, à sa soeur Nanci PAL ; 4 pages in-8 (petites déchirures au pli central sans toucher le texte). Belle lettre à sa soeur sur son activité musicale et la situation...

Estimation : 1200 - 1500
Adjudication : 950 €
Description
politique. Il a été occupé par ses articles pour la Gazette musicale. Aujourd'hui même, je n'ai qu'une demi-heure de liberté. On m'a chargé de la direction d'un grand concert qui va être donné au profit de la caisse des musiciens associés, dans la salle du grand opéra de Versailles, celle du Palais, et tout mon temps est absorbé maintenant par ces préparatifs». Il a conduit à Rouen son fils Louis qui va se préparer pour Saint-Cyr ou entrer dans la marine : «C'est vraiment un excellent enfant et je ne saurais dire combien mon affection pour lui va croissant de jour en jour. Mais je tremble pour l'époque de sa sortie du Lycée. [...] Ma place du Conservatoire m'est conservée jusqu'à présent. Le Gymnase musical va être transféré dans quelques mois à Strasbourg. Alors, ce dénouement inattendu ruine mes espérances de ce côté. Je ne me déciderais jamais, dans le cas où la place me serait offerte à aller pourrir en Alsace. Paris semble se civiliser un peu ; nous allons avoir, le mois prochain, le drame immense de la nomination du Président par le suffrage universel. Nos idiots de paysans et de soldats sont capables de nommer le Grand orateur Louis Napoléon. Voilà une comédie ! Le moyen que les théâtres résistent à une semblable concurrence ! Le neveu du Grand homme n'abuse pas au moins de l'attention de ses auditeurs [...] En revanche LAMARTINE a été bien beau l'autre jour en soutenant cette folie du suffrage universel». Puis il relate avec humour un «grand scandale à la Chambre», avec «crachats et coups de poings» sur le ministre des Affaires étrangères... Correspondance générale, t. III, n° 1227.
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