Lot n° 647

Clémence ROYER (1830-1902) philosophe et scientifique ; elle fut la première traductrice française des ouvrages de Darwin. 5 lettres autographes signées « Clémence Royer », 1881-1892, à un confrère et ami ; 11 pages in-8, 2 sur papier à...

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 2 200 €
Description
son chiffre (quelques légères rousseurs sur une lettre).Belle correspondance relative à ses travaux scientifiques et à son action féministe.Paris [29] juin 1881. À propos de son dernier ouvrage, Le Bien et la loi morale : éthique et téléologie [Paris, Masson, 1881] : « C’est une voie nouvelle que j’ouvre en philosophie, et un terrain de conciliation sur lequel pourront s’accorder matérialistes et spiritualistes, à condition toutefois qu’ils ne soient pas trop entêtés. C’est, en somme, la conclusion morale d’une philosophie de la nature dont j’ai déjà exposé les principes physiques à l’Association française [pour l’Avancement des Sciences] en 1873. Depuis cette époque, j’aurais voulu publier cette première partie, qui exige des planches et des développements très considérables. C’est ce qui m’a décidée à donner d’abord ma conclusion, espérant que le succès de ce volume me permettra d’éditer ceux qui, logiquement, auraient dû le précéder »…Neuilly 19 décembre 1892. Elle est en train d’achever son histoire des doctrines atomiques : « J’y travaille depuis plusieurs mois, malgré mon état de maladie qui m’empêche de sortir par cette humidité »… Elle aimerait emprunter quelques volumes « qui m’épargneront la peine et le temps perdu d’aller à la bibliothèque. D’autant plus que je dois avoir fini avant la fin du mois, car c’est pour un concours » ; elle demande notamment la Monadologie de Leibniz et un texte de Gassendi… Elle dément les rumeurs sur ses candidatures à l’Académie des Sciences et à la députation : « Je n’y suis pour rien. Ce sont mes consœurs de la Fédération féministe qui s’amusent à mettre mon nom en avant. Je laisse faire et dire […] n’aimant pas à perdre mon temps et ma peine en exercices inutiles. Je serais un homme que l’académie élirait tout le monde plutôt que moi et, quant à la députation, je ne me fourrerais pas dans cette galère où il suffit qu’un monsieur quelconque vous accuse pour qu’avant toute preuve on le croie sur parole. Je suis fort attristée de tout cela, et me demande où cela nous mène »… 23 décembre. Elle remercie de l’envoi des deux ouvrages qui lui seront très utiles pour ses travaux, notamment les correspondances de Leibniz, parmi lesquelles elle a trouvé d’intéressantes choses : « le temps me presse, je n’ai plus que huit jours pour finir mon travail ou le chapitre sur les monades doit tenir une place importante »… 26 décembre. Elle fait rapporter les livres prêtés : « Je garde le volume de Leibnitz. C’est pour le moment sa Théodicée (la Monadologie y compris) dont j’aurai un pressant besoin. J’ai trouvé des documents sur Gassendi, cependant il me serait très utile d’avoir en français sa Philosophie d’Épicure et sa Philosophie de l’auteur »…Neuilly 8 juillet. Elle demande « le texte de la nouvelle proposition Leroy sur la recherche de la paternité etc. Notre Fédération féminine va organiser pour l’hiver prochain un pétitionnement pour la réforme des titres du Code civil qui concernent la filiation »…Traces écrites, 2010.
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