Lot n° 729

Louise COLET (1810-1876) femme de lettres, poétesse et romancière ; née Révoil, elle avait épousé (1834) le musicien Hippolyte Colet (1808-1851), et fut la maîtresse (entre bien d’autres) de Gustave Flaubert.Lettre autographe signée...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 650 €
Description
« Louise Colet », Mardi, à un critique ; 12 pages in-12 à son chiffre.Belle et longue lettre littéraire, sur Musset, Flaubert et Sainte-Beuve.Elle n’a jamais repoussé une main tendue : « je ne suis inflexible que sur les principes qui sont le fond même de la conscience et de l’honneur. Votre article sur Lui [1859] un peu sévère et trop soucieux peut-être de venger un académicien bel esprit, très peu moral [Alfred de Musset], eut pour résultat de me faire enlever immédiatement ma pension littéraire au Ministère de l’instruction publique », lui supprimant ainsi « le pain de chaque jour nécessaire à ma fille et à moi »... Elle n’a réussi à la faire rétablir que partiellement, après deux ans. Depuis, le critique a répondu avec bienveillance à l’envoi de son livre, mais elle lui reproche de n’avoir pas dit qu’il ne pouvait s’en occuper, alors que le succès ne s’obtient plus que par le bruit. « “Je dépenserais dix mille francs d’annonces m’écrivait un jour l’auteur de la sublime Salammbô [Gustave Flaubert], alors inconnu et je pousserais bien tous ces cuistres éreintés de critiques à faire attention à mes livres”. Voilà de quelle façon aimable parlait de tous les écrivains de la Presse cet homme en style vigoureux ». Après avoir épinglé Sainte-Beuve, elle met son correspondant en garde contre l’engrenage des phalanges organisées et endoctrinées qui font les succès... Elle écrit cette lettre « en suivant le mouvement d’indignation que m’inspirent toujours le triomphe du charlatanisme en regard de l’immolation de l’honnête et du beau »…On joint une autre l.a.s. à propos de l’insertion d’un fragment du 3e volume de son livre L’Italie des Italiens (1862).
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