Lot n° 744

Pauline Tarn, dite Renée VIVIEN (1877-1909) poétesse.50 lettres autographes signées « Renée Vivien » ou « Pauline M. Tarn », 1905-1909, à Eugène Vallée (une à Désiré Lemerre) ; 75 pages la plupart in-8 ou in-12 (plusieurs à son...

Estimation : 3 500 / 4 000
Adjudication : 8 000 €
Description
chiffre ou aux violettes), dont 2 cartes postales, avec 6 adresses, montées sur onglets et reliées en un volume petit in-4, maroquin janséniste violet (dos passé), cadre intérieur de filets dorés, étui (Canape et Corriez).Importante correspondance au directeur de l’imprimerie Lemerre, pour la réédition de ses livres. Au cours de ses dernières années, Renée Vivien consacra beaucoup de temps à revoir et corriger ses poèmes. Il est donc ici surtout question de remaniements dans le choix et l’ordre des pièces, de modifications ou de suppressions, d’instructions pour le choix du papier, de la couverture d’Une femme m’apparut, d’épreuves pour Évocations, À l’heure des mains jointes, Brumes de Fjords, Cendres et Poussières, Les Kytharèdes, Du Vert au Violet...1905. [Été]. Elle donne ses adresses de juillet à août à Londres, Boulogne et Constantinople, et réclame des épreuves : « Il serait plus prudent d’envoyer les épreuves sous mon véritable nom à Constantinople ». Elle a recopié l’annonce : « J’ai mis : À l’heure des mains jointes avant les Poèmes en prose parce que je voudrais que cet ouvrage parût d’abord »... Athènes. Elle souhaite tirer Évocations à 2000 exemplaires et demande de changer un vers au poème À la Sorcière avant de tirer... [Décembre]. Elle envoie ses vœux pour la nouvelle année, et « des couvertures pour la nouvelle édition de Une femme m’apparut. Vous avez le bon à tirer et cela n’a plus qu’à paraître »... 1906. [Janvier]. Elle envoie la couverture avec le bon à tirer et promet des épreuves des Mains jointes avant son départ pour Constantinople. Elle s’occupe des Poèmes en prose... [25 janvier]. Elle renvoie enfin les épreuves, « hélas, très embrouillées ». Pour faciliter la tâche, elle a fait recopier à la machine à écrire les poèmes ajoutés ainsi que la page 11 pour que Vallée ne se perde pas dans toutes ces corrections. Elle part pour Constantinople le 27 et lui renverra les épreuves à son retour... Constantinople [février ?]. Elle demande, s’il est encore temps, de changer un vers dans le poème Psappha revit... [Mars ?]. Elle lui a rapporté une boîte de bonbons turcs pour sa petite fille, et part à Nice. Elle demande si la nouvelle édition d’Une femme m’apparut est prête ; elle enverra les épreuves avec le bon à tirer des Mains jointes à la fin du mois... Constantinople 25 mai. Elle se réjouit de voir son livre paraître immédiatement... [Bellaggio mai] : elle repassera par Paris deux jours et serait « bien heureuse d’y trouver les Mains jointes »... [Fin 1906 ?]. « Tous mes vœux pour un heureux Noël à votre fillette [...]. Je lui envoie une boîte de bonbons turcs que j’ai rapportée de Jérusalem ». Elle n’a pas eu le temps de corriger ses épreuves, mais demande un 4e jeu...1907. Naples [février]. Elle apprend que Lemerre a été malade, ce qui explique son silence à propos des 7 volumes qu’elle lui a envoyés, « parce que je désire réunir tous mes poëmes en un seul volume. Donc, les poëmes rayés ne doivent pas paraître [...] Ce volume unique doit avoir une couverture de papier gris-bleu – comme la couverture des Sophocle, Euripide, Odyssée, etc... Il s’agit de réunir toutes les poésies non rayées en un seul volume »... – À Lemerre : une congestion pulmonaire c’est très grave, et elle lui souhaite à un bon rétablissement ; il faut « réunir tous les poèmes non rayés en un seul volume, sous le titre : Poèmes de Renée Vivien »...1908. [28 octobre]. Comme ce volume est destiné au grand public, elle demande 500 exemplaires ; elle désire l’intituler « Sapho, traduit du grec et sans nom d’auteur moderne »... [Novembre]. Elle demande un tirage de Sapho à 2000 exemplaires mais sans la reproduction du pastel de Lévy-Dhurmer. Elle désire tout de même garder « l’ordre de mes recueils d’Études et Préludes et Sillages »... Elle renvoie les épreuves, tout est parfait ; elle rappelle que « les deux volumes Sapho et Les Kitharèdes doivent être réunis en un seul volume sous le titre Sapho et huit poétesses grecques et sans nom d’auteur »... [9 novembre]. Elle n’a pas abandonné son projet de « faire imprimer un “choix” de mes poèmes [...] auquel je tenais beaucoup, beaucoup », ce qu’elle a dû négliger lors de tous ses voyages... Son état de santé s’aggrave, et ses lettres se font pressantes, parfois contradictoires, car la mémoire lui fait parfois défaut : ses projets s’embrouillent et se confondent... [2 décembre]. Malade, elle supplie de « hâter la publication de mes poëmes réunis en un seul volume. Je crains, si ce retard se prolonge, de ne pas vivre assez longtemps pour voir l’œuvre achevée »... Les lettres des 5, 11 et 12 décembre la montrent anxieuse et préoccupée du travail à faire sur les rééditions : corrections, modifications, réunion des ouvrages, etc. : elle veut garder les faux-titres, et, pour les pièces de la fin, le titre du volume où elles sont parues (Flambeaux éteints, Sillages) ; elle veut tirer à 300 exemplaires... Remerciements pour renvois d’épreuves ; elle espère que Vallée se reconnaît dans tout ce fatras... Au risque de se répéter, « Ma malheureuse mémoire me jouant encore des tours », elle lui répond que « le titre général doit être tout simplement : Poèmes » ; elle veut un tirage de 300-330 exemplaires, avec le même papier, la même couverture non illustrée. La correspondance pour la fin de l’année 1908, à propos de la réédition de Sapho, sera assumée par Charles-Brun, Renée Vivien étant trop souffrante pour s’en occuper...1909. Elle lui demande de réunir les deux volumes Brumes de Fjords et Du vert au violet en un seul livre ayant pour titre Poèmes en Prose... 7 janvier : « le démon du scrupule littéraire s’est emparé de moi : j’ai dû faire beaucoup, beaucoup de corrections » et elle demande une seconde série d’épreuves avant le bon à tirer... 10 janvier. Elle renvoie le format qu’elle a choisi et supplie de tout faire dans une « promptitude extrême »... [Janvier]. Lors d’un renvoi d’épreuves, elle s’inquiète : « Est-ce de l’édition définitive de tous mes poèmes réunis qu’il s’agit ? [...] dans ce cas il y aurait une lacune assez considérable [...] mon premier volume Études et Préludes n’y est pas représenté »... [14 janvier]. Il y a tant de corrections, et la correction de ces épreuves lui a été si pénible, qu’elle demande un nouveau jeu avant de donner le bon à tirer... 25 janvier. Dans la même journée, elle lui envoie 4 lettres dans lesquelles elle se répète, s’excusant que ce soit si embrouillé ; mais les corrections sont définitives, et elle renvoie les épreuves avec le bon à tirer... Nice, février-mars. Elle redemande un nouveau et dernier jeu tant les corrections sont abondantes, et que l’ordre de certains poèmes soit changé et mis suivant la date des publications : « À l’heure des mains jointes doit passer après les Kitharèdes et avant Flambeaux éteints. C’est là du sandwich littéraire ou je ne m’y connais pas »... Elle réclame de la patience, et toujours de nouvelles épreuves : « La prudence est une vertu, sans éclat peut-être, mais que l’on aurait tort de mépriser »... 8 mars. Elle autorise le bon à tirer... [16 mars]. Clouée au lit « par une longue et douloureuse maladie […] me voyant incapable de produire une œuvre nouvelle », sa seule occupation est de revoir ses œuvres passées. Elle supplie de lui envoyer des épreuves... Elle travaille, toujours, et avec Charles-Brun, à la réédition de Sapho, à la réunion de recueils, etc. Elle envoie un conte de fée, « comme tous ces contes, un peu mystérieux, incertain, vague, il faudra beaucoup de blancs. C’est pourquoi vous trouverez ici beaucoup de xxx »... Tout au long de cette correspondance, elle envoie à la fille de Vallée une boîte de bonbons turcs, des confitures et un gâteau anglais, des fruits confits et des oranges de Nice, etc.On a relié en outre dans ce volume : une page de titre pour Études et Préludes sous le nom de Pauline Tarn (fendue et réparée) ; 3 prières d’insérer pour Cendres et Poussières, Évocations et Sapho ; une note autographe pour la composition de Cendres et Poussière (« L’ordre des pièces est tout changé » : il faut revoir la table et la pagination) ; les épreuves corrigées d’un fragment de La Vénus des Aveugles ; un télégramme ; 2 notes de l’imprimerie Lemerre (21 février 1907 et 24 mars 1908, à propos de la réunion de ses poésies en un volume, et au sujet des traductions grecques) ; 17 lettres adressées à Vallée par Charles-Brun (10, au sujet de l’édition de Sapho et huit poétesses grecques), Emmanuelle Lacheny ancienne gouvernante de Natalie Barney (4), Marie Fourmanoir sa femme de chambre qui envoie des volumes après la mort de Vivien, et J. Cabre ; plus, en tête de volume, une épreuve d’un portrait détruit, une photographie (par Messy de Nice), et une vue de sa villa à Nice ; et en fin une lettre d’Eugène Vallée à Édouard Champion (1933) au sujet de la vente de ces lettres. Ancienne collection Édouard Champion ; vente 15 mai 2001 (n° 240).
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