Lot n° 74

[COMTAT VENAISSIN]. Statuta comitatus venayssini. Avignon, s.n. [Thomas des Cloches], 15 juillet 1511. In-4 de 56 ff.n.ch., couverture souple en vélin manuscrit de réemploi, couture sur ficelle apparente, large rabat du second plat sur le premier,...

Estimation : 3000 / 4000
Adjudication : 4000 €
Description
non rogné (Reliure de l'époque).
Édition princeps, de toute rareté, des statuts du Comtat Venaissin. Ces statuts furent donnés au Comtat en 1389 par Henri de Sévery, évêque de Rodez et recteur de l'enclave pontificale, en remplacement de ceux de Philippe de Cabassolle, et furent confirmés en Avignon le 24 mars 1390 par une bulle de Clément VII. Longtemps attribué à tort à l'officine de Jean de Channey, le présent volume sort des presses de Thomas des Cloches, dit le Breton, l'un des premiers imprimeurs établis en Avignon, le troisième d'après Baudrier. Venu de Lyon, où il avait travaillé entre 1507 et la fin de l'année 1510, l'imprimeur réalisa seulement deux impressions dans la cité des papes : les présents Statuts et l'Ars brevis de Raymond Lulle, tous deux en 1511, avec les mêmes caractères et ornements. Deux ans plus tard, il s'établissait à Sisteron, ville dont il fut le premier imprimeur. L'ouvrage est orné sur le titre de deux vignettes gravées sur bois représentant la Vierge à l'Enfant entourée d'une gloire rayonnante debout sur un croissant de lune (45 x 30 mm) et les armoiries de Julien de la Rovère, légat d'Avignon puis pape sous le nom de Jules II (70 x 56 mm). Composé en lettres gothiques, à trente-huit lignes la page, l'ouvrage a probablement été exécuté avec une vieille fonte de Jean de la Place, cédée par lui à son ancien associé lyonnais. Pour décrire « cette édition fort rare », Brunet n'a pu trouver qu'un exemplaire incomplet. Il en existe « une dizaine d'exemplaires plus ou moins complets » selon Baudrier, qui en cite deux en mains privées et six dans les dépôts publics. Précieux exemplaire conservé dans sa condition d'origine, recouvert d'une feuille de vélin de réemploi pliée en portefeuille, avec toutes ses marges et le dernier feuillet blanc. Comme dans l'exemplaire décrit par Anatole Claudin, on remarque dans celui-ci, aux feuillets g7 et g8, « l'empreinte laissée en blanc et en relief dans le papier de deux bois [...] employés comme blocs pour combler le vide des pages blanches dans la forme sous presse » (Bulletin du bibliophile, 1894, pp. 463-465). L'ouvrage est précédé dans le volume d'un cahier de 6 feuillets de papier vierge provenant d'une papeterie avignonnaise du temps (Briquet, n°4371), destiné à recevoir des annotations qui n'y ont jamais été portées. Le volume a été folioté à la plume et une longue note manuscrite inscrite au XVIe siècle sur le recto et le verso du titre. L'annotation a causé quelques petits trous sans gravité dans le feuillet. Couverture un peu froissée avec légers manques, pâles mouillures et quelques feuillets roussis. Pansier, II, 57 – Betz : RB16e, VI, 19-n°2 – Baudrier, X, 312-314 – Gouron & Terrin, n°923 – Brunet, II, 394.
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