Lot n° 9

Jacques COPEAU (1879-1949) comédien et metteur en scène. 4 L.A.S. et 1 L.S., 19211939, au commandant Jean Fernet ; 10 pages in-4 ou in-8, 2 en-têtes Le Vieux Colombier (une au crayon ; on joint un reçu du Vieux Colombier).

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 400 €
Description
Samedi [printemps 1921]. « J'ai toujours aimé votre visage et votre allure. Depuis le soir où nous avons causé, chez Roger, où j'ai connu ce qui mine votre vie, je me suis mis à penser à vous. Hier, vous m'avez profondément touché. [...] Rien de ce que vous disiez ne passait à coté de mon âme. Quand vous m'avez répété vos paroles à Maurras : que tout ce que vous faisiez c'était pour le service du Roi ; quand vous avez parlé de Dupouey, je me suis mis à vous aimer d'un sentiment qui ne s'effacera plus. Un soldat comme vous est une des belles images de l'homme à laquelle un creur d'homme puisse s'attacher. J'ai toujours aimé les vrais soldats [...] j'ai toujours cherché l'héroïsme »... Saint-Clairjuillet 1921. Il lui plaït de l'appeler commandant : « Il y a si peu d'hommes qui portent sur eux cette majesté dont parle le vieux Kent (dans Lear) “qui donne envie de servir”. Fernet je regrette que nos relations ne remontent pas plus loin dans le temps. Nous aurions pu, je le crois, faire une belle amitié. Mais ne désespérons de rien »... Paris 6 mars 1924 : « l'éloignement de Paris n'est pas pour moi un obstacle, [...] la région méditerranéenne est celle qui conviendrait le mieux à la réalisation de mon projet »... 15 novembre 1939. Il indique les déplacements prévus en province et à l'étranger dans les prochains mois, et son projet de continuer à écrire pour Le Figaro et la Nacion de Buenos Aires, et exprime sa frustration de ne pas avoir obtenu un sauf-conduit permanent du Haut-commissariat de l'Information. « Quand la guerre a éclaté, j'ai longtemps hésité à solliciter du service. Je suis pourtant de ceux qui ont les mains propres, comme vous le disiez de Giraudoux »... Mais ne pouvant rendre de vrais services que dans une position de commandement, il a accepté « diverses propositions de la propagande à l'étranger [...] Si je demande la faculté de circuler dans la zone des armées, cela n'est pas par simple curiosité, ni besoin d'alimenter de la copie. Je voudrais avoir l'occasion de fréquenter ce qu'il y a sans doute de mieux dans le pays en ce moment, les chefs militaires et les hommes de troupe »... 22 novembre 1939. Il a obtenu un laisser-passer pour la zone des armées...
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