Lot n° 256

Frédéric MISTRAL (1830-1914). L.A.S. avec 5 manuscrits autographes, 22 novembre 1854, à Joseph Roumanille ; 4 pages in-8 très remplies d’une petite écriture ; en provençal.

Estimation : 1 200 / 1 500
Adjudication : 1 400 €
Description
Bel envoi de trois proses et deux poèmes en provençal pour l’Armana Prouvençau. Lou Sabourun (publié en 1856) est signé du pseudonyme« Lou felibre dóu Mas », et occupe les deux premières pages. Le Sabourun est un gros os de bœuf ou de porc qui se met dans l’eau pour donner bon goût à la soupe. Il est à chaque fois réutilisé, encore et encore, et on raconte qu’il a déjà fait le tour de tout un village. Mistral utilise cette métaphore filée tout au long du texte, reprochant à chaque profession existante de réutiliser encore et toujours les mêmes choses ; jusqu’aux lecteurs de l’Armana Prouvençau, qui se le passent de mains en mains, tant il est bien fait… Trois lignes en français présentent la pièce suivante : « Je vais vous donner ici une bêtise de moustrihoun. – Vous le montrerez à Brunet : s’il y trouve quelque chose de bon, il pourra se l’approprier pour compléter sa pièce ». Suit cette prose, amusant et truculent dialogue (Lou Moustrihoun paraîtra dans l’Armana de 1857) : « Un droulas de Peiraverd, que ié disien Baudèli, venguè un Dimenche à-n-Avignoun pèr s’acheta ‘no mostro. Suit la troisième prose, Lou Penjadis (Le Pendu, publié en 1856), amusante anecdote à propos d’un paysan qui a laissé un désespéré se pendre sous ses yeux, croyant que celui-ci cherchait à se sécher… Viennent enfin deux poèmes. Moussu Bousièri (publié en 1857) est une amusante charge de 11 vers contre un opposant à la langue provençale : « De mounte vèn qu’aquéu Moussu Bousièri »… Le suivant, de 3 quatrains, À Chloè, est une traduction de l’ode xxiii du livre I d’Horace ; il n’a pas été publié dans l’Armana, et semble inédit : « As pòu de iéu, Chloè, coume un bichoun »...
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