Lot n° 399

Joseph ROUMANILLE. L.A.S., Avignon 12 juin 1875, à M. Aucour « Secrétaire général de la Société biographique de France, à Bordeaux » ; 4 pages in-8 à son en-tête J. Roumanille, Libraire-Éditeur, Avignon.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 550 €
Description
Longue lettre sur Mistral, en réponse à un article de Joseph Brissot dans Le Biographe consacré à « mon ami F. Mistral ». Brissot affirme que si Calendau (1867) n’a pas connu le succès de Mireille, c’est sans doute parce qu’il a été imprimé en province « chez Roumanille d’Avignon », et que son prix était trop élevé. « Je ne me consolerais jamais, Monsieur, d’avoir été la cause involontaire de ce “peu de gloire” si peu de gloire il y avait. Mais, heureusement, tout le monde sait, excepté, semble-t-il, M. Joseph Brissot, qu’il y a eu, au contraire, beaucoup de gloire [...] le tirage de Calendau fut très considérable » ; quant au chiffre de vente, il a dépassé toutes les espérances... Il fait ensuite remarquer à Brissot, qui semble tenir en piètre estime les éditeurs de province et qui soutient qu’il faut se faire éditer à Paris pour être lu en province, que lui-même écrit dans Le Biographe, édité à Bordeaux... Il met ensuite le doigt sur ses lacunes bibliographiques, puisque « comme Calendau, Mirèio parut d’abord “chez Roumanille d’Avignon” », avant d’être édité par la maison Charpentier, et que le tirage de 1.500 exemplaires a été épuisé en quelques mois : ce qui prouve que « pour être lu dans les départements, il n’est pas absolument indispensable de se faire éditer à Paris ». Charpentier n’a fait que « continuer très honorablement ce qu’Avignon avait commencé avec un succès si éclatant »... Il annonce que Mistral, n’étant pas disposé à passer « sous les fourches parisiennes », va bientôt publier chez lui « le Recueil complet de ses poésies diverses, Lis Isclo d’Or (Les Îles d’or). Je vais le mettre sous presse. Tout fait espérer que cette publication, quoique éditée chez un clérical, “chez Roumanille d’Avignon”, sera très lue dans les départements, à Paris et ailleurs, et obtiendra, bien qu’elle paraisse en Avignon, les glorieux succès de Calendau et de Mireille »... On joint la copie de 2 lettres de Roumanille au poète breton Émile Péhant et à sa veuve (1877).
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