Lot n° 444

Jules WORMS (1832-1924) peintre, graveur et illustrateur. 21 L.A.S., 1884-1889, à Paul Eudel ; 30 pages in-8 ou in-12 et enveloppes, montées sur onglets avec une trentaine de lettres et documents, le tout relié en un volume grand in-8 maroquin...

Estimation : 700 / 800
Adjudication : 900 €
Description
grain long rouge, triple filet doré sur les plats, dentelle int., dos lisse avec titre Portrait de Paul Eudel par Jules Worms.
Bel ensemble relatif au portrait de Paul Eudel par Jules Worms. [Ce tableau présenté au Salon de 1885 représente Paul Eudel (1837-1911, négociant, collecteur et chroniqueur d’art), assis dans la bibliothèque du collectionneur et bibliophile Jérôme Pichon, dans l’hôtel de Lauzun ; reproduit en frontispice du livre de Paul Eudel, L’Hôtel Drouot et la curiosité en 1884-1885 (Charpentier, 1886).]. Eudel prit contact avec Worms en mai 1884. Le 16 juin, Worms annonce avoir exécuté chez le baron Pichon une pochade à l’aquarelle, d’après laquelle il ébauchera le tableau : « Il faut maintenant que je fasse un croquis d’après vous afin d’arrêter ma composition »... Ayant ébauché le fond, il demande une séance pour le personnage, huit jours plus tard... Le 23 novembre, il prévient : « Votre sculpteur est venu prendre la mesure du portrait »... Le sculpteur et menuisier d’art A. d’Albret accepte de faire le cadre et rend compte de l’ouvrage à plusieurs reprises au cours de l’hiver : « Je comprends votre anxiété » (19 décembre 1884)... Le prix du tableau est négocié par l’intermédiaire de Bernheim Jeune, qui en fait aviser Eudel le 5 décembre ; le 16, le tableau est « à point pour être photographié », et le 2 janvier 1885, Worms est payé... La gravure du portrait est confiée à Charles David (conditions énoncées le 23 décembre 1884) : Worms et David témoignent, tous les deux, du progrès et de la technique de la reproduction (photographie sur papier salé retouchée par Worms et David, d’après laquelle David fait le calque)... En février, Worms va chez le doreur ; la Maison Dutocq fera une facture détaillée le 3 mai 1885 : 399,50 francs pour un « travail très soigné », plus frais... La date de l’envoi des tableaux au Salon est plusieurs fois reculée... Début juillet 1885, Worms avertit Eudel d’un accident arrivé au Salon : il regrette cette « balafre » mais reste à sa disposition pour restaurer le tableau... Ludovic Baschet sollicite communication du dessin de David pour sa reproduction dans le Salon de 1885... En août 1887 commence la correspondance de l’avoué J. Chavreau et de l’avocat Maxime Lacaze : un procès se profile contre la Veuve Dutocq et Cézard, qui n’ont pas respecté le prix convenu de 150 francs ; le client voyant dans l’affaire « une question de principe », l’affaire est plaidée le 9 mai 1888, et le tribunal nomme comme expert M. Dangleterre, encadreur... Eudel fournit une relation de l’affaire... Une transaction à l’amiable ayant été écartée, l’expert dépose son rapport (copie jointe) : « il estime le cadre 280 frs », rapporte l’avoué ; le 20 septembre 1888, Eudel est condamné à payer 349,50 F à la partie adverse ; etc. Enfin l’Exposition universelle crée l’occasion de montrer à nouveau le portrait ; en juin 1889, l’artiste regrette les avaries subies par le cadre, mais assure Eudel qu’il approuve son placement... On joint 2 L.S., dont une d’Eugène Raguet, secrétaire général de la Société nationale des beaux-arts, déclinant l’offre d’Eudel de prêter son portrait à une rétrospective (1908).
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