Description
sur papier vergé, timbres encrés d’enregistrement de la généralité de Paris, comprend deux pages de signatures auto-graphes (environ 60). Précieuse pièce signée Louis [Xv, Roi de France], Marie [Leczinska, Reine de France], Louis [Dauphin, fils du roi], Marie Josèphe[de Saxe, épouse de Louis Dauphin et mère des futurs rois Louis Xvi, Louis Xviii et Charles X],Louis Auguste [Duc de Berry, futur roi Louis Xvi], Louis Stanislas Xavier [Comte de Provence, futur roi Louis Xviii], Marie Adélaïde, Victoire Louise,Sophie Philippe, Louise Marie [filles de Louis Xv et Marie Leczinska],Louis Phil d’Orléans [Duc d’Orléans],L.P.J.d’Orléans [Philippe Egalité], Louis Joseph de Bourbon [Prince de Condé], L.F de Bourbon [Prince de Conti], L.F.J. de Bourbon [Comte de la Marche], A. Ch. Sublet d’Heudicourt de Belsunce [mère du futur époux], de Boullongne [Comte de Nogent sur Seine, grand père et tuteur de la future épouse], Conflans d’Armentières [Lieutenant général du royaume], le Comte de Biron, le Marquis de Noailles… Exceptionnelle Reunion De Plusieurs Signatures Royales Sur Un Meme Document Ce contrat de mariage dont les parties «ont fait et arresté les clauses, conditions et conventions suivantes de l’agrément et consentement de sa Majesté Louis Quinze Roy de France et de Navarre […]», asuccessivement été signé le 2 janvier 1763 par «leurs Majesté et la famille royale au château de Versailles » puis le 15 janvier 1763 par « les parties contractantes, leurs parents et amis » à Paris chez le Comte Jean de Boullongne. L’explication d’une telle concentration de signatures royales sur ce document nous est donnée si l’on s’intéresse de plus prés à la personnalité de la marquise de Belsunce. Celle-ci n’était pas une inconnue à la cour de Louis Xv lorsque fut signé à Versailles le contrat de mariage de son fils Louis Antonin de Belsunce. ALEXANDRINE SUBLET D’HEUDICOURT, MARQUISE DE BELSUNCE (1721-1800 ?), FAVORITE ROYALE. Alexandrine Charlotte de Sublet d’ Heudicourt serait née le 22 mars 1721 à Paris. Elle est la fille unique de Pons Auguste Sublet (1676-1742), marquis d’Heudicourt, grand louvetier de France et de Louise Julie de Hautefort de Surville. Son mariage avec Antoine Armand de Belzunce marquis de Castelmoron fut de courte durée, ce dernier décédant le 17 septembre 1741 de la petite vérole ce que relate M. de Luynes dans ses mémoires : « On apprit avant-hier la mort de M. de Belsunce ; c’était le fils aine de M. de Castel-Moron ; il est mort à Liège, de la petite vérole. Il était de l’armée de M. de Maillebois ; il avait une compagnie de gendarmerie, et outre cela, la charge de grand-louvetier; il avait eu cette charge par son mariage avec la fille de M. d’Heudicourt. On croit que cette charge ne sera point donnée, parce que M. d’Heudicourt s’est réservé les appointements en la cédant à son gendre. M. de Belsunce a un frère; il laisse un fils dont Mme de Belsunce vient d’accoucher, il y a un mois ou deux. ». Le fils en question était Louis Antonin de Belzunce, né le 18 aout 1741, marquis de Castelmoron, dit le marquis de Belzunce. Il fut admis aux honneurs de la Cour en 1762. Sénéchal et gouverneur des provinces d’Agenais et de Condomois, mestre de camp d’un régiment de dragons de son nom, il fut reçu chevalier de Saint-Louis en 1771 puis émigra en 1791 et serait mort à Londres ou en Hollande en 1796. La marquise de Belzunce de Castelmoron fut présentée à la cour et devint dame des Mesdames en 1746 en même temps que Mme d’Estrades. Elle sera attachée ensuite, à la maison de Madame Adélaïde. M. de Luynes note en date du 24 septembre 1746 : « Madame a présenté hier à la reine Mmes d’Estrades et de Belzunce. Il y a longtemps que l’on sait que le roi à résolu de les attacher à Mesdames ; mais cela n’est déclaré ici que d’aujourd’hui. Mesdames ont présentement six dames.» Mme de Belzunce fut courtisée par le roi Louis XV mais rapidement éclipsée par Madame de Pompadour. Dufort de Cheverny relate dans ses mémoires : « [Madame de Pompadour] venait régulièrement toutes les semaines faire sa cour aux diners de la reine, de Mesdames, du dauphin et de la dauphine, car chacun mangeait à part et en public. Alors, elle effaçait tout ce qu’il y avait de plus joli- et quoiqu’il y eût beaucoup de sultanes validés*, il ne laissait d’y avoir de très jolies femmes telles que Mlle de Noailles, ayant épousé le marquis de Tessé, Mme de Belsunce, etc… » (* comprendre : femmes âgées) Plus tard, toujours selon Dufort de Cheverny, c’est le dauphin, fils de Louis XV, que l’on n’attend pas dans ce rôle, qui fut intéressé par la mar- quise: « Madame la Dauphine, née Saxe, était la femme la plus jalouse du monde. Assez revêche dans son service, elle était peu aimée. Le dauphin, attaché alors aux jésuites, était fort surveillé par une femme tenant aux mœurs ; il avait voulu jeter son mouchoir à la marquise de Belsunce, jolie comme un ange ; il avait distingué la marquise de Tessé, née Noailles, faite pour plaire ; mais dès ses premières démarches, il avait été dépisté par sa femme. » A son départ de la cour, probablement en 1771, la marquise de Belzunce de Castelmoron fut pensionnée sur le trésor « en considération des services du feu Marquis d’Heudicourt son père, en considération de ses services en qualité d’une des dames pour accompagner ordi- nairement Madame Adélaïde de France et à titre de gratification annuelle en considération des services de son mari.». Quelque peu privilégiée dans cette cour à appartements variables, la marquise de Belzunce n’occupa qu’un seul appartement pendant sa présence à la cour de 1746 à 1771. Il se situait dans l’aile des princes et portait le N° 101, à l’attique du pavillon de la surintendance. Cet appartement avait été celui de son père en tant que grand louvetier puis de son successeur dans la charge M. de Flamarens. Il comptait 7 pièces dont 3 à cheminées et 2 entresols sans cheminées. En décembre 1746, M. de Luynes note dans ses mémoires : « M. de Flamarens avait un appartement de ce côté-ci, au bout de l’aile des princes, dans la surintendance ; cet appartement vient d’être donné à Mme de Belzunce, qui n’en avait point. » En 1747, elle y demanda une glace pour sa cheminée et d’ôter une cloison gênante dans sa chambre. En 1769, elle demandera des changements et ajus- tements se montant à 4 500 livres que M. de Marigny se verra dans l’obligation de lui refuser : « la situation des Bâtiments du roi me met un obstacle invincible à leur exécution. » Elle quitte cet appartement en 1771 au profit du comte et de la comtesse de Montmorin « avec l’espérance d’un petit dans le château.» Elle se vit effectivement proposé la survivance du petit logement de Mme de Riantz, dame de Mesdames au premier étage de l’aile du nord. Elle semble ne l’avoir jamais occupé. Après 1771, la marquise de Belzunce de Castelmoron n’apparait plus dans les logements du château de Versailles. Elle est alors âgée de 50 ans. En 1772, elle n’apparait plus dans l’almanach royal parmi les dames de Madame Adélaïde et semble s’être retirée au profit d’une des nouvelles dames nommée en 1771, la marquise de Flamarens, la marquise de Vintimille ou la comtesse de Bourdeilles. Elle serait morte après 1800. (Source : Connaissance de Versailles -Les Favorites Royales)