Lot n° 172
Sélection Bibliorare

Chateaubriand et la presse royaliste.- "Le Conservateur". N° 1-78 (tout ce qui a été publié). Paris, Le Normant Fils, oct. 1818 - mars 1820, reliés en 6 vol. 8°, br., plein papier marbré, dos lisses, titre imprimé au dos, non rogné, qq....

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 700 €
Description
rouss. Créé en opposition au journal libéral "La Minerve". Jusque là le parti ultra-royaliste s'était contenté de la "Correspondance administrative" de Fiévée, sur laquelle encore il ne pouvait compter sans réserve. En présence du prodigieux succès du journal libéral, il ne voulut pas rester plus longtemps désarmé ; la création d'un recueil rival fut décidée, auquel on donnerait le nom de "Conservateur". Mais la fondation d'un recueil nouveau présentait de grandes difficultés. Pour qu'il parut avec éclat, il fallait que les hommes les plus considérables du parti s'y associassent ouvertement. Or, ces hommes, appartenant pour la plupart à l'ancienne noblesse, étaient en outre pairs de France ou députés, et il leur en coûtait de se faire journalistes. Chateaubriand lui-même paraissait y répugner. Néanmoins, l'intérêt commun triompha de ces scrupules, et, dans une réunion qui eut lieu chez Matthieu de Montmorency, la création du "Conservateur" fut résolue. Aux premiers fondateurs, MM. de Bruges, de Talaru, de Polignac, de Vitrolles, s'adjoignirent bientôt MM. de Chateaubriand, Fiévée, de Villèle et de Castelbajac, ce dernier au refus de M. de Bonald. Ainsi fut fondé le journal, dont le premier numéro parut le 8 octobre 1818. Ce numéro qui eut un grand retentissement, contenait une lettre de l'éditeur, M. Lenormand à Chateaubriand, et une réponse de celui-ci, dans laquelle il exposait, avec son talent ordinaire, le plan du nouveau journal et la ligne qu'il comptait suivre. Le "Conservateur" cessa de paraître, lorsque la censure fut rétablie à la suite de l'assassinat du duc de Berry (13 février 1820). Cette résolution fut annoncée aux souscripteurs par Chateaubriand dans une lettre qui termine la 78e et dernière livraison. C'est dans ce recueil justement célèbre, foyer ouvert à tous les regrets, à tous les ressentiments, à toutes les exagérations des ultras, qu'il faut surtout chercher la politique royaliste pendant les 18 mois qu'il vécut. A sa dissolution, quelques-uns de ses rédacteurs, en tête desquels était Lamennais, fondèrent "Le Défenseur" (1820-1821) (Hatin, pp. 338-340).
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