Description
néerlandaise. Une lettre autographe signée, La Haye, 4 févr. 1915, 4 p. in-12, et une carte-lettre autographe signée adressée à Londres, La Haye, 14 avr. 1918, à Émile Claus. Belle et intéressante lettre en français sur la situation de guerre. « Tu auras pris connaissance par les journaux de l'impôt dont on va frapper en Belgique les absents qui ne seront pas rentrés le 1 Mars : dix fois le montant des impôts personnels. J'ignore si quelques malheureux se laisseront prendre à cette menace de terreur, mais en tout cas ce ne sera pas moi. Je sais trop bien que les Allemands ne veulent nous faire rentrer que pour nous pressurer à mort. Une fois là on serait dans la souricière et on n'en sortirait plus et ce serait chaque jour réquisitions et amendes ou la prison en Allemagne. Et dire que cet ignoble conseil communal de Gand, valet des Allemands, qui est cause de tout cela. C'est eux qui en ont donné l'idée. » Plus loin : « La vie à Gand doit être très triste ; et le malheur c'est que les Belges eux-mêmes dénoncent leurs concitoyens contre lesquels ils ont une animosité personnelle, à la vengeance des Allemands. De ce fait ont déjà eu lieu quantité de condamnations à de très fortes amendes et à des déportations en Allemagne. Il suffit d'avoir un ennemi personnel vindicatif pour être sûr de son affaire. » Dans la carte postale, Buysse écrit en français : « Je pense bien que je devrai venir à londres d'ici à quelques semaines pour les affaires du Livre du Soldat Belge. Quel plaisir de se revoir. » On joint une carte postale (Deurle, Molen) autographe signée en français de Cyriel Buysse adressée au peintre François Pycke (1890-1970) (nom du destinataire gratté mais encore lisible), Deurle le 6 août 1929, qui remercie « pour la belle eau-forte avec l'aimable dédicace ». Ens. 3 pièces.
- DAVIGNON (Henri) (Saint-Josse-ten-Noode, 1879 - Bruxelles, 1964) est un écrivain belge de langue française, membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises. Lettre autographe signée à Émile Claus, Pepinster le 7 août 1913, 2 p. in-12. « Installé en mon pays d'Ardenne, je songe avec bonheur aux heures que vous m'avez permis de passer en votre compagnie et j'évoque toutes les merveilles que vous m'avez montrées. Je vois combien cette visite survivra à l'article que je veux écrire sur Camille Lemonnier et sur vous-même à propos de la force lumineuse de la Flandre. » Il se félicite de son choix d'un tableau évocateur du pays de sa femme et lui demande de le garder jusqu'à son installation à Bruxelles.
- DUMONT-WILDEN (Louis) (1875-1963), élu à l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises en 1925. Né Dumont, il rencontre Lina Wilden qu'il épouse en 1898 et joindra désormais son nom au sien. Il fit une longue carrière de journaliste. Dès 1905, il consacre aux artistes des publications qui jalonneront toute sa production. Lettre autographe écrite par sa femme mais dont la 1re partie est signée par lui, à Émile Claus, Bruxelles, le 28 nov. 1905, 2 p. 8° à en-tête du Cercle artistique et littéraire. Dumont-Wilden remercie Claus pour « le délicieux tableau » que sa femme et lui se sont amusés à placer dans l'appartement. Il avait reçu un autre tableau qui ne lui était pas destiné : « Vous savez sans doute qu'avant de recevoir cette route, nous avons reçu de vous une rivière, qui portait mon adresse, mais qui était destiné à Madame Tardieu »... Il est question dans la partie signée par Lina Dumont-Wilden de « petites courroies en caoutchouc » qu'elle doit envoyer à Madame Claus.
- MOUREY (Gabriel) (1865-1943), anglais, poète, dramaturge, critique, traducteur d'Algernon Swinburne et Edgar Allan Poe, historien de l'art spécialiste d'Odilon Redon, contributeur de la « Revue wagnérienne ». Il avait de nombreux amis en commun avec Debussy et fut l'intermédiaire entre celui-ci et D'Annunzio pour « Le Martyre de Saint-Sébastien ». Lettre autographe signée en français à Émile Claus, Le Verger le 2 août 1905, 3 p. in-12 et 4 lignes. Espérant voir les Claus, une occasion se présente : « Voilà : par suite de circonstances spéciales, nous viendrons le 19 août assister à Ostende à la 1ère d'une pièce d'Edmond Picard [« Ambidextre journaliste » montée à Ostende par Lugné-Poe], nous ne serions pas venu seulement pour cela, mais [l'exposition] Jordaens [à Anvers] nous attirait et vous le comprenez bien. » Il se réjouit de leur rencontre et termine sa lettre par les mots : « Quelles bonnes causeries, quels bons bavardages, le soir, sous les arbres, au bord de l'eau qui glisse ! »
- WYTSMAN (Rodolphe Paul Marie) (Termonde, 1860 - Linkebeek, 1927), artiste peintre impressionniste belge, a été formé à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. En 1883, il est un des membres fondateurs du groupe artistique bruxellois d'avant-garde Les Vingt dont il démissionnera en 1888 sans réelle raison. Plus tard, il sera membre de La Libre Esthétique. Il se marie le 16 février 1886 avec Juliette Trullemans, artiste peintre qui travaillera sous le nom de Juliette Wytsman. Lettre autographe signée à Émile Claus, Linkebeek le 1er sept. 1900, 5 p. in-12 et 4 lignes. Belle lettre où Wytsman remercie Claus de sa dernière lettre, pensait justement à lui : « C'est à croire à la télépathie ! Je broyais du noir hélas ! Je sentais toutes les difficultés que nous avons à pouvoir exprimer toutes les belles sensations de la nature, à pouvoir communiquer notre émotion. » Wytsman regrette amèrement que Claus n'ait pas reçu « la médaille d'honneur ». « Ce qui vraiment nous attriste le plus, c'est de voir autour de nous tant de roublardises et d'intrigue. De sentir qu'un tas de rastaquouères de l'art, un tas de faux bons hommes nous tombent dessus, derrière le dos. En art il y a des filous et des malhonnêtes gens et ceux qui comme nous sont des simples et sincères (et c'est toute notre consolation) ceux là ont du mal à se faire admettre et ne sont pas compris. » Plus loin, il avoue que « Je n'ai pas exposé au Salon de Bruxelles, et je crois qu'à l'avenir je m'abstiendrai complètement. Avec les tendances actuelles on ne demanderait pas mieux peut-être que de nous jouer quelques sales tours. ». Ens. 7 pièces.