Lot n° 49

Gresset (J.-B.). Œuvres choisies. Paris, Imprimerie des Frères Mame, 1808, in-12, épais carton vernissé, plats peints sur fond vert, au centre des plats, muses assises sur fond bucolique, l’ensemble serti d’une large guirlande de roses peintes

Estimation : 6 000 / 8 000 €
Adjudication : 6 000 €
Description
à l’or sur fond pailleté, dos lisse orné en long d’un décor peint sur fond or, tranches dorées (reliure de l’époque). reLIUreS aU VerNIS SaNS oDeUr, DIT « VerNIS MarTIN » Le terme de « vernis Martin » est impropre pour désigner ces reliures. Il est pourtant couramment employé en référence au procédé de vernis inventé en 1730 par les frères Martin pour imiter la laque orientale décorant les meubles et les objets d’art et qui fut utilisé jusqu’au XIXe siècle. Leur « secret » consistait à coller des feuilles de papier, à les passer au four pour les durcir, à les peindre de couleurs, à les vernir de copal et à les glacer à la gomme arabique. ce type de reliure demeure peu commun et l’on a trace de deux seules manufactures au XIXe siècle. ces reliures portent généralement une étiquette avec ces inscriptions : Brevet d’invention. Reliures au vernis sans odeur établies au Grand Châtelet, quai de la Mégisserie, vis-à-vis le quai aux fleurs, ainsi qu’un timbre sec rond du brevet d’invention. albert ehrman a dressé une liste de ces reliures au vernis sans odeur, publiée dans le Book Collector, en 1965. Il en a identifié 18, la plupart de format in-12 ; les deux de la collection Wittock ont échappé à ce recensement. Léon Gruel, dans son Manuel (1887, p. 155), puis dans le Bulletin du bibliophile (1910, p. 192), dit ne pas connaître « le nom du fabricant ou du relieur », propriétaire de ce brevet-ci. Il cite un autre procédé du même type, breveté par Théodore-Pierre Bertin en 1811, réservé aux « reliures en carton vernis » : ce brevet « n’était pas établi pour servir de renouvellement au brevet primitif du XVIIIe siècle, [et] pouvait constituer non pas positivement une concurrence mais cependant un profit que son auteur entendait tirer de connaissances qui émanaient d’une invention antérieure à son propre brevet ». édition imprimée selon le procédé stéréotype d’Herhan. Intéressant spécimen de reliure au vernis sans odeur, au décor peint, ici particulièrement travaillé et abouti, figurant une scène pastorale. Les marques d’atelier sont bien présentes, timbre sec rond et étiquette de brevet d’invention. elles manquent parfois. elle est dans son ensemble bien conservée malgré une petite usure au deuxième plat. L’exemplaire est conservé dans une boîte à rabats doublée de feutrine. Dimensions : 136 x 81 mm. Exposition : culot (P.), Relieurs et reliures décorées en France aux époques Directoire et Empire, Bibliotheca Wittockiana, 16 sept. 2000-10 févr. 2001, Bruxelles, n°191, avec reproduction.
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