Lot n° 89

Delavigne (c.). Messéniennes et poésies diverses… à Paris, Chez Ladvocat, 1824, in-8°, maroquin prune à grains longs, autour des plats, jeux de filets dorés droits et entrelacés sertissant une roulette à froid, au centre, grand motif aux

Estimation : 4 000 / 6 000 €
Adjudication : 5 000 €
Description
petits fers, dos à nerfs orné d’un décor doré mosaïqué de listels polychromes, doublure de maroquin tête de nègre à grains longs sertie d’une bande de veau bleu, au centre, pièce de veau vert, ornée d’un décor de filets et d’une rosace dorés, gardes de maroquin rouge cerise à grains longs décorées de filets et fleurons ainsi que d’un motif plusieurs répété, l’ensemble doré, tranches dorées, étui bordé de même peau prune (Bogetti). édition inconnue de Vicaire, Brivois et carteret. chantre de Napoléon, poète de la vaccine et… bibliothécaire du futur roi Louis-Philippe. casimir Delavigne (1793-1843) se fit connaître à l’âge de 18 ans par le poème dithyrambique qu’il composa à l’occasion de la naissance du roi de rome et qui fut remarqué à la cour. en 1814, il publie sur le thème académique imposé de la découverte de la vaccine un poème resté fameux. Puis viendront les Messéniennes, dans lesquelles il pleure la chute de l’empire et les outrages faits à la France et qui lui vaudront la gloire. Un temps bibliothécaire de la chancellerie, il perdit son poste sous la restauration et ce fut Louis-Philippe qui lui offrit de s’occuper de sa bibliothèque du Palais-royal. Il entre à l’académie en 1825. Sa renommée est alors immense et Balzac qui lui voue une grande admiration en parle comme d’un génie dans plusieurs de ses œuvres. Un titre gravé orné d’une vignette, 26 vignettes interprétées sur bois et 11 figures hors-texte, l’ensemble gravé d’après les dessins d’achille Devéria (1800-1857), en PreMIer TIraGe. Le peintre achille Devéria est l’une des figures majeures de l’illustration romantique, aux côtés d’eugène Delacroix, eugène Lamy ou encore Tony Johannot. exemplaire sur papier vélin, avec les hors-texte tirés sur chine, avant la lettre. Pages 33 et 39 brunies. Petite restauration de papier en marge de la p. 45. exceptionnelle reliure romantique mosaïquée et triplée de Bogetti ayant appartenu au bibliophile rené Descamps-Scrive (1853-1924). De Bogetti, dont on suppose qu’il exerça à Paris, on ne sait rien ou presque. Les reliures signées de sa main sont rares, mais cet exemple suffirait, tant par son exécution que par l’équilibre de son décor, pour affirmer l’excellente maîtrise de son travail. étrangement, il faut aller chez Wynants, dans sa description de l’exposition de 1867, pour trouver une mention de Bogetti, auquel l’auteur renvoie, par comparaison, pour la qualité et la richesse de ses travaux de dorure. elle a été parfaitement préservée dans un étui bordé de maroquin prune, lui-même conservé aujourd’hui dans une boîte- étui moderne. Dimensions : 226 x 144 mm. Provenances : rené Descamps-Scrive (Cat. II, 25 mai 1925, n°214 (reproduction)), avec son ex-libris ; robert Schuhmann (Cat., Paris, 27-30 avril 1931, n°411 (reproduction)) ; Laurent Meeûs, avec ses deux ex-libris (« Hic liber est meus » et « aimé Laurent »). Expositions : [...], Le Romantisme, Paris, 1930, n°495 ; [...], Trésors de l’époque romantique, Nyon, 1954, n°570 ; culot (P.), Relieurs et reliures décorées en France à l’époque romantique, Bibliotheca Wittockiana, 7 oct. 1995-20 janv. 1996, Bruxelles, n°36, avec reproduction. ray (G.), The Art of the French Illustrated Books, 1700 to 1914, Dover, 1986, pp. 206-208 ; culot (P.), Relieurs et reliures décorées en France à l’époque romantique, Bibliotheca Wittockiana, 1995, p. 471 (courte notice sur Bogetti) ; Michel Wittock, La Bibliothèque de Laurent Meeûs, Bruxelles, 1982, n°252 et note 104 ; ramsden, French Bookbinders, 1789-1848, Lund Humphries, 1950, p.37 (cite notre exemplaire : « the only exemplaire of his work ».
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