Lot n° 117

Timon (Louis de cormenin, sous le pseudonyme de…). Livre des orateurs. Paris, Pagnerre, 1842, grand in-8°, chagrin bleu nuit, plats aux fers restauration avec caisson central en creux à décor de filets multiples, dos à nerfs orné, roulette

Estimation : 800 / 1 200 €
Adjudication : 4 000 €
Description
intérieure dorée, tranches dorées (Rel. P. Ginain). Seconde édition illustrée. elle réunit des pamphlets rassemblés une première fois en volume,en 1836,sous le titre d’Études sur les orateurs parlementaires. Une plume spirituelle et acérée contre le gouvernement de Louis-Philippe. après des études de droit, Louis Marie de la Haye (1788-1868), vicomte de cormenin, mena une carrière politique et d’homme de presse sous la restauration. Il démissionna de ses fonctions au conseil d’état après l’avènement de la monarchie de Juillet. élu à l’assemblée, il y votait invariablement contre le gouvernement, quand dans la presse, il lui faisait une incessante guerre de pamphlets. Dans un style incisif aussi spirituel que malveillant, cormenin y attaque toutes les mesures, en particulier budgétaires, de l’exécutif. Signés Timon, vraisemblablement en souvenir de ce citoyen d’athènes, dit le Misanthrope, que cite Plutarque, ces pamphlets contraignirent plusieurs fois le régime à renoncer à ses projets. Son Livre des orateurs, après une importante première partie consacrée à l’art oratoire, est une suite de portraits d’orateurs français depuis Mirabeau jusqu’à Thiers. ceux dédiés aux personnalités du règne de Louis-Philippe sont traités, comme il se doit, dans l’esprit même des pamphlets de Timon. Un portrait de l’auteur, gravé d’après David d’angers, et 26 portraits interprétés sur acier d’après J.-L. David, Gros, Horace Vernet, ary Scheffer, Delaroche, Winterhalter… en PreMIer TIraGe. Une étonnante reliure de Ginain au décor en creux, réminiscence des reliures dogales du XVIe siècle. Ginain s’installe à Paris, comme relieur et doreur, en 1821. À une clientèle de bibliophiles variés, allant jusqu’à la duchesse de Berry et au roi Louis-Philippe, il offre un large choix de décors, aussi bien aux plaques restauration ou néo-gothiques qu’aux fers et aux filets dorés. Dans cette dernière manière, qu’il maîtrise parfaitement, il réalise ici une reliure, insolite au XIXe siècle, pour laquelle il a recherché à retrouver l’effet visuel du décor en creux propre aux reliures vénitiennes du XVIe siècle. Il fait ainsi en quelque sorte une transition avec les reliures « sculptées » que Paul Bonet créera dans les années 1930-1940.
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