Lot n° 124

Sklower (S.). entrevue de Napoléon Ier et de Goethe, suivie de notes et commentaires. Lille, Ernest Vanackere, 1853, in-8°, chagrin aubergine, autour des plats, jeu de filets doubles formant des bandes entrelacées, dos à nerfs orné, doublure de

Estimation : 400 / 600 €
Adjudication : 900 €
Description
maroquin rouge à grains longs sertie d’une large roulette dorée, tranches dorées (Dewatines). éDITIoN orIGINaLe de cet ouvrage composé à partir des Annales, notes personnelles de Goethe (données ici en allemand et, pour la première fois, en français) et des souvenirs publiés des contemporains du poète, autour de l’entrevue d’erfurt. « Vous êtes un homme ! » : une rencontre intellectuelle à l’ombre d’une entrevue politique. en octobre 1808, Napoléon se rend à erfurt, en Thuringe, pour rencontrer le tsar alexandre Ier dans le but de réaffirmer l’alliance nouée entre les deux nations, l’année précédente, lors du traité de Tilsit. Voulant impressionner le tsar, Napoléon rassemble là la fine fleur des princes, des notables politiques et des intellectuels de l’europe impériale. Goethe (1749-1832), arrivé à erfurt à la demande du duc de Weimar, fut reçu, le 2 octobre, par Napoléon après que le ministre Maret (1763-1839), duc de Bassano, lui eut parlé favorablement du poète. L’empereur prit Goethe à part et échangea avec lui des propos sur son œuvre, après l’avoir accueilli par le célèbre « Vous êtes un homme ! », que le poète consigna en français dans ses notes. Si Napoléon connaissait Goethe, dont il avait lu 7 fois le Werther, l’occupation française de Weimar aurait pu prévenir le poète contre l’empereur. Le « sage de Weimar », futur auteur des Affinités électives (1809), fut pourtant définitivement conquis par l’attention particulière que lui montra le maître de l’europe. Il conserva la vive sympathie qu’il conçut alors pour l’homme bien après la chute de l’empire. Le 6 octobre, Napoléon lui avait fait remettre la Légion d’honneur. Napoléon qui souhaitait séduire les intellectuels allemands fit également, après lui avoir accordé un entretien, remettre la Légion d’honneur à christoph Wieland (1733-1813), le plus éminent représentant des Lumières outre-rhin. Le jeune arthur Schopenhauer, alors à peine âgé de 20 ans, assista lui aussi aux festivités d’erfurt. Sigismond Sklower, né en 1815, était professeur d’allemand à Lille et traducteur de l’œuvre de Goethe.
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