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Actualités des ventes aux enchères et autres informations pour les bibliophiles …


Les Minutes de Port Royal, « Voir Port-Royal, l’œuvre d’une femme: Madeleine Horthemels (1686-1767) », par Christine Gouzi, Maître de conférences à Sorbonne Université, membre de la Société des Amis de Port-Royal.

On se représente Port-Royal des Champs, détruit sur ordre de Louis XIV, notamment grâce à une célèbre série de gravures et de gouaches qui sont l’œuvre d’une femme, Madeleine Horthemels. Cette séquence évoque la personnalité et le travail de cette remarquable artiste. Louise Magdeleine Hortemels est née à Paris en 1686 de Daniel Horthemels, libraire originaire de la Hollande, et de Marie Cellier. Elle a au moins six frères et sœurs Janséniste, la famille a des liens avec l’abbaye de Port-Royal des Champs

Elle est active comme graveur dès 1707. Ses premières œuvres montrent une certaine rigidité dans la ligne, avec un insistance sur les détails architecturaux. Son talent réside néanmoins dans la gravure du travail des autres de sorte que leur génie a été révélé alors que son propre style était supprimé. Exécuté d’une main sûre, son travail montre une délicatesse et une clarté dans la touche, qui furent admirés en son temps. Horthemels est active comme graveur à Paris pendant près de cinquante ans, produisant plus de soixante plaques de cuivre signées et collaborant, comme son mari, à l’illustration de l’Histoire et description de l’Hôtel des Invalides et de l’Histoire générale de Languedoc.

L’odeur des livres anciens bientôt inscrite au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’Unesco ?

Une étude scientifique démontre l’importance de préservation et de reconnaissance de l’odeur des livres anciens. Les auteurs de l’étude souhaiteraient inscrire ce type d’odeur au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’UNESCO. Peut-être en avez-vous déjà fait l’expérience de tourner les pages d’un livre pour sentir son odeur et être transporté dans un souvenir de lecture au coin du feu durant votre enfance où à la bibliothèque de votre quartier ? L’odeur des livres est pour beaucoup une sorte de « Madeleine de Proust » qui renvoie directement à un souvenir vécu grâce à un livre, c’est la raison pour laquelle certains se battent pour sa conservation.

« L’aventure des textes et la vie des livres : la lecture au Moyen Âge » Pascale Bourgain, correspondante de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

Pascale Bourgain, correspondante de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, a embarqué son auditoire, lundi 22 mai, dans « L’aventure des textes et la vie des livres au Moyen Âge ». Contrairement à une idée reçue qui veut que la lecture aurait reculé au Moyen Âge par rapport à l’Antiquité, l’oratrice a avancé qu’elle est restée au contraire essentielle en Occident à la période médiévale, comme en témoigne notamment le grand nombre de livres conservés. Certes, tout le monde ne lisait pas. Mais si l’on se réfère à l’étymologie du mot « lire » en latin, qui signifie « cueillir » et récolter des pensées pour construire la sienne, force est de constater que la proportion des lecteurs n’est peut-être pas différente de nos jours, quand si peu d’entre nous se servent de la lecture et de l’écriture pour vivre pleinement, a-t-elle rappelé à l’orée de sa conférence.

« L’invention de l’imprimerie : hésitations, incertitudes et succès techniques » par Yann Sordet, directeur des bibliothèques Mazarine et de l’Institut de France.

Conférence intitulée « Les Livres interdits », Jean-Yves Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, retrace l’histoire de la censure, depuis le début de l’imprimerie au XVe siècle en Europe jusqu’à aujourd’hui.

Il montre que l’interdiction des livres est une menace permanente qui perdure jusqu’au XXIe siècle : la censure ne meurt jamais. Elle adopte différentes formes au cours des siècles, de la congrégation de l’Index dans l’Europe de la Contre-réforme aux formes plus insidieuses d’aujourd’hui : la concentration des maisons d’édition et l’émergence de groupes de pression puissants. Il rappelle que le seul parti à prendre est de miser sur l’intelligence du lecteur : c’est en lisant les œuvres du passé, et précisément celles qui charrient des positions radicalement opposées aux nôtres, que l’humanité peut espérer se libérer de ses préjugés. 

L’invention de l’imprimerie est un événement qui est souvent réduit à un fait unique : l’impression, vers 1455, d’une Bible par Johann Gutenberg, par Nathalie Coilly, conservatrice au sein de la Réserve des livres rares de la BnF.

AR SEIZ BREUR 1923-2023 : LE CENTENAIRE. EXPOSITIONS PUBLIQUES, PARLEMENT DE BRETAGNE • SALLE DES PAS PERDUS • DU 8 AU 13 JUILLET 2023.

La célébration du centenaire des Seiz Breur est l’occasion de dévoiler certaines créations inédites de ce mouvement artistique et de mesurer la véritable révolution des codes graphiques et esthétiques qu’il a initiée, tant en Bretagne qu’au-delà. Le constat de ces jeunes artistes, réunis en un groupe que Pierre Abadie-Landel qualifiait en 1924 d’association «amicale, fraternelle et artistique» est éloquent : les arts et les arts appliqués en Bretagne, terre d’une fabuleuse richesse culturelle nourrie d’un passé préhistorique et légendaire.

RENNES ENCHERES. Carole JEZEQUEL. AR SEIZ BREUR 1923-2023 : LE CENTENAIRE. EXTRAIT DE LA VENTE DU JEUDI 13 JUILLET 2023 à 14h00.

La célébration du centenaire de la naissance du mouvement artistique Ar Seiz Breur m’a ainsi permis, avec Tangui Le Lonquer, spécialiste reconnu de ce mouvement, de créer un partenariat innovant avec les maisons de vente Thierry-Lannon & Associés à Brest et Lorient ainsi que Salorges Enchères à Nantes et la Baule. Ce partenariat est la preuve vivante de notre ambition partagée d’être des acteurs culturels passeurs de mémoire et d’âme en Bretagne.

Des livres précieux s’envolent de la bibliothèque du Mont Sainte-Odile. Il faut se figurer une bibliothèque patrimoniale importante : Manuscrits anciens, Incunables, livres du XVIe au XIXe siècle.

Nous sommes face à un fonds confidentiel, précieux mais très peu consulté. Peu de temps avant les faits, l’accès à la bibliothèque de l’abbaye se faisait en utilisant une clé cachée derrière une statue. On ne s’imaginait nullement qu’un voleur viendrait exploiter les faiblesses de la sécurité de ce lieu sacré.

Garamont, naissance d’un imprimeur, avec Rémi Jimenes Historien, maître de conférence à l’Université de Tours, rattaché au Centre d’études supérieures de la Renaissance.  

Au XVIe siècle, le tailleur et fondeur de caractères Claude Garamont est invité par François Ier à inventer une série de polices d’écriture. Ses créations représentent une véritable révolution typographique et aujourd’hui encore, la police d’écriture qui porte son nom est partout. Né vers 1510 à Paris, Claude Garamont est un enfant de la balle. Il appartient par sa naissance au monde des ouvriers imprimeurs et grandit dans le quartier de la Sorbonne, où vivent et travaillent les professionnels du monde du livre. Formé comme apprenti fondeur auprès d’Antoine Augereau, le jeune Garamont grandit et apprend dans un climat d’effervescence culturelle et intellectuelle. La révolution humaniste bat son plein : la graphie, l’orthographe, la mise en page sont au cœur de ces réflexions nouvelles sur la formalisation et la diffusion des idées nouvelles.

La typographie et les humanistes

Ce bouillonnement intellectuel est soutenu par François Ier, un monarque humaniste, protecteur des arts et des lettres. Soucieux d’encourager le développement d’une littérature en langue française, le roi est particulièrement curieux des innovations typographiques de son temps. Dans les années 1530, les typographes rompent avec la tradition gothique et imaginent des caractères romains, plus élégants, fins et déliés, proches de l’écriture manuscrite. Les caractères de Claude Garamont sont particulièrement réguliers et maîtrisés, et son travail suscite l’intérêt de Jean de Gagny, l’aumônier et conseiller du roi. Sur la recommandation de ce dernier, Garamont devient le graveur de caractères du roi, qui le charge de mettre au point différentes polices grecques.