GRANDES HEURES DE GALEAZZO MARIA SFORZA LIVRE D’HEURES, À L’USAGE DE ROME – En latin et en italien, manuscrit enluminé sur parchemin Italie, Milan, vers 1471-1476

Les collections ARISTOPHIL • 2 • ORIGINE(S) • ÉCRITS DU MOYEN-ÂGE et de la RENAISSANCE, par AGUTTES. Drouot-Richelieu. SAMEDI 16 JUIN 2018

Adjudication : 2 210 000 €

Manuscrit copié et enluminé pour Galeazzo Maria Sforza (1444- 1476), Comte de Pavie et Duc de Milan de 1466 à 1476 à la mort de son père Francesco Sforza.
On retrouve dans les bordures enluminées ses emblèmes (lion couché sur des flammes, la tête couverte d’un heaume tenant un bâton noueux d’où pendent deux seaux et la devise allemande «Ich Hof»; la colombe dans le soleil et la devise «A bon droit»), les armoiries écartelées ducales de Milan et monogrammes GZ MA ou GM, les armoiries du comté de Pavie parties avec la guivre.
Ces éléments de personnalisation se trouvent peints dans cinq feuillets enluminés (ff. 2, 46, 90, 137v, 188). On notera aussi fol. 237v la rubrique suivante: «[…] da hodie et in ommi tempore mihi famulo tuo Galeaç Marie gratiam tuam…».
Galeazzo Maria Sforza fut Duc de Milan de 1466 à 1476, date de son assassinat: le manuscrit fut donc réalisé pendant cette décennie. On peut réduire un peu plus la période de réalisation du manuscrit car on cite au fol. 220v le Pape Sixte IV, élu en 1471.

Ce manuscrit est décrit par E. Pellegrin, Supplément (1969), pp. 56-57 et pl. 172: «Oxford, Collection du Viscount Astor of Cliveden A. 6».
Il est inclus parmi les livres décrits dans l’inventaire de 1469. Sur la bibliothèque de Galeazzo Maria Sforza, on consultera E. Pellegrin, La bibliothèque des Visconti et des Sforza, ducs de Milan au XVe siècle, 1955, pp. 61-64 : «On a perdu la trace d’un Office de la Vierge orné de ses armes que d’Adda vit peu avant 1885 chez Hamburger, antiquaire de Francfort» (p. 61) ; et Supplément (1969), pp. 3-46 ; on consultera aussi Albertini Ottolenghi, La biblioteca dei Visconti e degli Sforza : gli inventari del 1488 e del 1490 (1991).
Galeazzo Maria fut un très généreux mécène et un bibliophile de haut vol, possédant l’une des prestigieuses bibliothèques de l’époque, fondée par les Visconti au château de Pavie. Il avait reçu une bonne formation classique, et son père Francesco Sforza avait fait copier pour lui les classiques latins tels Cicéron, Sénèque, Térence et les historiens romains (manuscrits conservés à la BnF, aux armes de Galeazzo Maria Sforza et dans d’autres bibliothèques et musées; voir Pellegrin (1955 et 1969)).

Galeazzo Maria Sforza, né à Fermo (Marches) le 24 janvier 1444 et mort à Milan le 26 décembre 1476, fut d’abord Comte de Pavie puis Duc de Milan. Il était le fils de François Sforza (mort en 1466), allié de Cosme de Médicis, et de Blanche Marie Visconti. Il se maria d’abord avec la fille de Louis III de Mantoue, Dorothée de Gonzague (1449-1467) qui décéda l’année suivante, le 24 avril 1467, à Pavie. Il se remaria, en 1468, avec Bonne de Savoie (1449-1485), fille de Louis Ier, Duc de Savoie, et d’Anne de Lusignan. Ayant assuré un gouvernement en demi-teinte, marqué par ses goûts artistiques et son caractère cruel, tyrannique et lubrique, Galeazzo fut assassiné le 26 décembre 1476 dans l’église Saint-Étienne (Santo Stefano) de Milan.

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