Lot n° 46

Charles-Philibert de Levis-Mirepoix. 1753-1794. Militaire. L.A.S. au chevalier de Monteil, capitaine de vaisseaux. à La Garde, par Mirepoix, 19 août 1778. 2 pp. bi-feuillet in-4, adresse au verso, cachet de cire rouge brisé.

Estimation : 300/400 €
Adjudication : Invendu
Description
Le comte de Mirepoix félicite le chevalier de Monteil, promu chef d’escadre après sa brillante manœuvre à la bataille d’Ouessant ; (…) Rien ne prouve mieux la satisfaction qu’on en a eu que le commandement de l’escadre qui vient de vous être confié. Comme je ne suis pas marin, j’ay de la peine à comprendre qu’on expose en croisière une aussi petite escadre vis-à-vis celle de Kepel qui peut d’un moment à l’autre arriver avec des forces supérieures sur vos vaisseaux et vos deux frégattes. Vous aurez sans doute veü la lettre de Kepel à l’amirauté d’Angleterre ; il ya peu de logique dans sa relation (…). Mais il préfère ce récit à celui de la Gazette de France qui fait arriver Mr le duc de Chartres à bord de l’amiral pour demander l’explication des signaux, qui fait ignorer à vôtre amiral la position où il était près d’Ouessant (…). Sa "nouvelle belle-sœur" est très flattée de se voir associée à toute la gloire qu’il n’a pas tenu à vous d’acquérir, tandis que le vicomte de Monteil compte s’arrêter en Vivarais votre ancien bercail (…). Joint une importante lettre autographe (du chevalier de La Luzerne ?), (4 pp. bi-feuillet in-8 avec une adresse) du Havre en septembre 1779, dans laquelle on prend des nouvelles du vicomte de Monteil et en particulier de son frère "le marin" pour qui il a de l’attachement et dont il espère le retour à Brest ; (…) Votre politique et la mienne ont toujours été d’accord (…) depuis de longues années et dans des circonstances fort épineuses. Les Anglais se sont fortifiés sur mer et sur terre d’une force à ne pas être dans la même passe où l’on était au commencement de l’été. J’aurais été charmé alors de donner les dernières positions de mon zêle extrême pour le service du Roy ; mais de vous à moy, s’il fallait faire la guerre l’hiver, et sans doute la continuer, je vois avec une douleur comme à ceux qui pense aussy bien que vous, que je ne rendrais pas au Roy des services qui luy sont dües (…). L’air de la mer à Dunkerque a beaucoup affecté sa santé au point d’en perdre l’ouïe et d’en raviver d’anciennes douleurs de ces blessures. Vous êtes le seul à qui j’en ay causé de vous à moy (…). Je me suis allé à une confiance que je dois à quelqu’un que j’aime autant mais qui justement ne perd jamais l’occasion de sçavoir placer où il faut (…) les choses les plus essentielles (…).
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