Lot n° 177

Ravel Maurice

Estimation : 2 000/3 000 €
Description
[Ciboure, 1875 - Paris, 1937], compositeur français. Ensemble de 2 lettres autographes signées et d’un télégramme, adressées à M. Garban: — Lapras, 20 janvier 1920; 3 pages in-8°. Ravel apprend que c’est Garban qui a obtenu pour lui la légion d’honneur « Avant tout, il faut que vous me pardonniez. J’ai bien reconnu votre amitié: mon excuse est l’ignorance ». Mais il est trop tard, Ravel avait déjà télégraphié au Ministre et prié Vuillermoz « de faire passer dans les journaux une petite note aussi peu pétardière que possible. Je veux espérer que mon télégramme vous aura touché à temps, et que le scandale pourra être évité. (Si c’est possible, il me semble qu’une erreur de l’Officiel serait la solution la plus élégante. J’avais bien pensé à l’accusation de la grosse-caisse. Mais le moyen, d’ici surtout, de faire autrement? D’ailleurs j’ai heureusement d’autres moyens d’employer cet instrument qui doivent éloigner tout commentaire venimeux... Et puis je m’en f... Mais la lettre de Durand a changé tout cela. Voyant la situation inextricable, j’ai travaillé hier comme un sagouin, mettant la journée entière à orchestrer une page, qui le soir, s’est trouvée sabotée. J’ai passé une nuit atroce. Ce matin votre lettre me donne quelque espoir. Avant tout je veux qu’il ne vous arrive rien de fâcheux. Si la nouvelle de mon refus n’est pas encore répandue, tant mieux, si l’on ne peut arranger cette affaire par le moyen que je vous suggère, ou tout autre, tant pis! j’en serai quitte pour ne pas porter le ruban […]. Tabuteau voit dans cette nouvelle une manoeuvre de la dernière heure du gouvernement, pour se faire regretter, et termine en hurlant “Vive les déconneurs de la Légion dorée! » — Lapras, 29 janvier 1920; 1 page in-12. Ravel reçoit l’avis officiel de sa nomination, mais il sait que « “Nul ne peut porter la décoration qu’après sa réception”. Donc je négligeai de me “pourvoir auprès de M. Le Grand Chancelier pour obtenir l’autorisation nécessaire de me faire recevoir et d’être décoré”... et tout sera terminé le mieux possible. […] Que l’on veuille bien ne pas considérer cette fois mon silence comme un oubli. » On joint le télégramme en question: « Navré pour vous. Si pouvez arranger par exemple erreur de l’officié, serai ravi. »
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