Lot n° 129

[…]. Thérèse philosophe, ou Mémoires pour servir à l’histoire de D. Dirrag & de mademoiselle Eradice… – Thérèse philosophe, avec l’histoire de Mme de Bois-Laurier. Londres [Paris, Cazin], 1785, 2 vol. in-16, veau moucheté, chaînette...

Estimation : 4000 / 6000
Adjudication : 4 000 €
Description
dorée autour des plats, dos lisses ornés, tranches dorées (reliure de l’époque).
Nouvelle édition de ce roman érotique. L’originale est parue à La Haye, en 1748. Les bibliographies sont partagées quant à l’attribution de ce texte. Certaines estiment qu’il faut la donner à François-Xavier d’Arles de Montigny (?-?) ; d’autres, suivant le marquis de Sade (Histoire de Juliette), l’attribuent à Jean-Baptiste de Boyer d’Argens (1703-1771). Le thème fut inspiré à l’auteur par une affaire de mœurs qui avait eu lieu en 1731 et qui avait mis aux prises un jésuite, le P. Girard (Dirrag en est l’anagramme), et une jeune pénitente mystificatrice, Catherine Cadière (Éradice), qui l’avait accusé « de séduction, d’inceste spirituel, de magie et de sorcellerie ». « Sade avait lu Thérèse philosophe et il s’en était souvenu : cet “ouvrage charmant” figure dans la bibliothèque du carme Claude [dans l’Histoire de Juliette]. » (Henri Coulet). 20 figures libres, non signées, en premier tirage. « Très soignées et très fines », elles sont attribuées à Antoine Borel (1743-1810) et gravées par François-Roland Elluin. Exemplaire plaisant. Dimensions : 127 x 79 mm. Aucune marque de provenance. Barbier, IV, col. 708-709 (penche pour une attribution à Montigny) ; Cohen, II, col. 735 (« La plus jolie édition ») ; Gay – Lemmonyer, III, col. 1211-1213 (penche pour une attribution à Boyer ; à propos de l’édition Cazin de 1785, plusieurs fois rééditée : « avec 20 jolies figures, les anciens tirages étant les plus recherchés ») ; Dutel (J.-P.), Bibliographie des ouvrages érotiques, I, 1650-1880, L’Auteur, 2009, A-1092 (pour cette édition) et A-1071 (pour l’édition originale qu’il attribue à Montigny) ; Fontaine (J.-P.), Cazin, l’éponyme galvaudé, L’Hexaèdre, 2012, p. 209 (attribution à Boyer) ; Coulet (H.), Le Roman jusqu’à la Révolution, Armand Colin, 2009, p. 356 (« la satire de l’hypocrisie sociale y est vive »).
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