Lot n° 131

[AÏSSÉ (Aïcha, dite Charlotte-Élisabeth ou mademoiselle)]. Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame C[alandrini]… À Paris, Chez La Grange, 1787, in-16, maroquin vert, triple filet doré autour des plats, dos lisse orné, roulette intérieure...

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 1 200 €
Description
dorée, tranches marbrées (reliure de l’époque).
ÉDITION ORIGINALE de ces lettres écrites entre 1726 et 1733, avec des notes de Voltaire. Les lettres d’une jeune Caucasienne, réduite en esclavage puis introduite dans la société parisienne de la Régence. Enlevée par les Turcs lors d’un pillage en Circassie, Aïcha (1693-1733) fut rachetée par le comte de Ferriol (1637-1722) – à qui l’on doit Le Recueil d’estampes représentant différentes nations du Levant (1714) – et ramenée par lui, en 1710, au retour de son ambassade auprès de la Sublime Porte. Il lui donna la meilleure éducation, puis l’introduisit dans les salons, dont celui de sa belle-sœur, Mme de Tencin, où sa beauté fut remarquée, entre autres, par le régent. Sa personnalité inspira à l’abbé Prévost son Histoire d’une Grecque moderne (1740). Ses lettres, écrites à son amie genevoise Mme Calandrini, furent appréciées dès leur parution – posthume – pour les portraits qu’elles dressent des contemporains de la Régence. Elles furent plusieurs fois rééditées. Sainte-Beuve accompagna d’une notice l’édition de 1846. Dos plus sombre. Dimensions : 145 x 81 mm. Aucune marque de provenance. Brunet, I, col. 122 ; De Backer, Bibliothèque…, I, 2, 1926, n° 1095, « Ces Lettres qui contiennent de curieux détails sur Mme Du Deffand […] et sur la société du XVIIIe siècle. » ; Dessalles-Régis, « Mlle Aïssé », in Revue de Paris, Nouvelle série, VI, 1842, pp. 5-25 ; Hoefer, XVII, col. 556.
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