Lot n° 53

André VILLEBOEUF (1893-1956). 32 L.A.S. dont 3 avec dessins, 1928-1939, à Henri Béraud ; env. 47 pages formats divers, et 3 cartes postales, 2 enveloppes.

Estimation : 500 / 600
Adjudication : 800 €
Description
Belle correspondance amicale, notamment sur leur collaboration sur Le Quatorze juillet. [Le 14 juillet avait d’abord paru en feuilleton dans la revue Les Annales politiques et littéraires de février à avril 1925. Il est publié en 1929 chez Hachette, et fera l’objet en 1933 d’une édition précieuse pour bibliophiles, avec 47 eaux-fortes par André Villebœuf, imprimée par Jean-Gabriel Daragnès pour les Éditions XXX de Lyon.] 1928, au sujet du décès de sa « petite Suzanne », sa première épouse (carte d’intentions de prières jointe)... 31 décembre 1928, longue lettre sur la mort de Marthe Deladune. 1929-1931. Amusant billet écrit d’un « diner du dimanche », signée par 7 autres amis (Valdo Barbey, J.L. Boussingault, Pierre Brisson, André Derain, etc.). Il lui envoie quelques feuillets de son Histoire de France, qui est déjà chez les éditeurs... Il lui envoie « une dizaine d’Histoire de France, signées par moi », félicitations pour des articles et pour son « 14 Juillet [...]. Si les autres chapitres continuent à ce rythme, ce sera surement un maître livre »... Séjour à Gargilesse chez Léon Detroy, où il travaille à son illustration de Daudet. Gargilesse 13 avril 1929 : belle lettre de félicitations pour son Quatorze Juillet (Hachette 1929), « cette magnifique réussite » : « C’est empoignant » ; il termine d’illustrer les Contes du lundi... Félicitations : « Grosse impression ici de vos articles italiens. Des amis comme Derain, Valdo Barbey m’en ont parlé avec enthousiasme et sans réserves [...] Le 14 juillet fait son chemin et dans le clan lettré (hem !) a plus de faveur encore que la Gerbe d’or ». La parution de la deuxième partie du 14 Juillet dans Les Annales a produit une grosse impression, « c’est une magnifique épopée » ; il cherche un titre à son livre sur son voyage en Espagne, etc... Lettres de vacances (lettres et cartes postales d’Espagne, puis de Roumanie), lettres de condoléances, visites et rendez-vous, renouvellements de leurs liens d’amitié, etc. Il est en train de terminer les illustrations de ses« Daudet » et passera voir Béraud à l’Île de Ré... Nouvelles de Paris et de leurs amis... « Galtier, Dignimont, Derain, Blanchot et moi avons fait en auto une promenade de 6 jours en Touraine. Nous avons bien bu, bien mangé et fait mille garçonneries aussi bruyantes qu’insignifiantes et bon enfant. Nous avons vu Oberlé qui a meilleure mine, mais dont les progrès en convalescence sont [...] très lents »... Belle lettre décorée par le dessin d’un bouquet de fleurs : son prochain ouvrage paraitra le 5 novembre chez Baudinière ; il termine son livre de gravures Papahouette, avant d’attaquer « M. les ronds de cuir », et de commencer « notre 14 juillet ». « Ce bougre de Villebœuf, âne bâté et fieffé baudet qui vous décoche en plein cœur une de ces ruades d’amitié »... Envoi de Papahouette « un conte [...] pour lequel j’ai fait des gravures », qu’il prie Béraud de corriger à même le texte au crayon [Papahouette, texte et eaux-fortes d’André Villeboeuf, Librairie de France, 1931] ; il a commencé à travailler sur son 14 juillet et ça a l’air de bien marcher... Très belle lettre illustrée de 12 dessins fantaisistes à la plume coloriés au crayon de couleur (femme à chapeau, automobile, soldat russe, animaux fantastiques, etc.) : « Le Seine coule ses eaux placides sous les ponts d’un Paris que vous aimeriez. Un Paris doré, feuillu, ensoleillé et qui s’évente pourtant d’un vent friselet et chatouilleur. Premières journées d’été ». La « bande » a le projet de venir voir à Lyon « la béraudière bérauder quelque peu ». Il a soumis son manuscrit à la Revue de Paris qui le lui a renvoyé avec force compliments, et il lui demande de le proposer à Horace [de Carbuccia] pour qu’il le publie avant sa parution en librairie en Octobre dans Gringoire : « Les percebedaines littéraires dégaineront ils à ce propos leurs sabres de bois ? » etc... 7 septembre 1931. Il va lui envoyer « une suite des premiers états du “14 Juillet”, tirés pour vous. Mon travail est terminé. Beaucoup de planches ont été éliminées [...] En tous cas je vous envoie un spécimen complet des illustrations tel que je l’envisage », et lui explique la présentation finale de l’ensemble. Il espère que ses élucubrations seront à son goût et qu’elles « pourront devenir compagnons de jeu de votre enfant. J’ai tâché néanmoins de n’exprimer que l’essentiel apparent du drame [...] j’ai brodé autour de l’action sans me mêler trop étroitement au récit, et j’ai évité de répéter maladroitement par le trait ce qui était si bien dit par la plume. Bref, je me suis efforcé de créer une atmosphère ». Il est heureux que cette tâche si ardue soit terminée : « Votre bouquin, que je connais maintenant mieux que quiconque [...] est un beau et noble livre. Je suis heureux de combattre sous ses couleurs »... [9 IX 1931]. Amusante lettre signée « Jacques Baizu », d’une orthographe très fantaisiste, avec une amusante enveloppe à « Mossieu Hanri Bérô », et illustrée d’un amusant dessin d’une tête d’homme de profil, et au verso d’une scène du Corbeau et le Renard, coloriés au crayon de couleurs : « Pisque vou zêtes écrivaint je vou zenvois la foto de Piere Corneille qua ecrit a ce con di, tant et plus, et quest le roi de la plum »... – Il y a une erreur sur la maquette de 14 Juillet, alors que toutes ces pages sont déjà imprimées : il lui demande de bien vouloir la réparer en écrivant deux lignes de plus, et de lui envoyer sa dédicace à Pierre Brisson. Le livre est presque terminé et sera « très beau au point de vue typographiques et aura de la tenue ». Il est très content du tirage des gravures... Novembre-décembre 1933. Mauvaises nouvelles du 14 Juillet, qui est « architerminé. Seule manque la justification », et dont l’éditeur repousse la publication, alors que ni lui, ni l’imprimeur Daragnès n’ont été payés comme convenu. Il a écrit à l’éditeur Busillet pour protester (joint la copie dactylographiée d’une lettre de Béraud assurant qu’il a réglé tous les problèmes)... Il lui demande de lui envoyer, pour sa prochaine exposition où seront exposées les pages de 14 Juillet, quelques pages du manuscrit « afin de les exposer avec mes gravures et le texte imprimé »... 1936. Vœux affectueux, demande de dédicace de 14 Juillet pour un ami bibliophile. Félicitations pour l’article On croirait rêver... 4 avril 1938. Nouvelles, beaucoup de travail, réflexions sur la guerre d’Espagne qui l’a profondément blessé... Amusante lettre sur une photo de fantaisie en torero… Etc. On joint 6 télégrammes ; 2 L.A.S de sa femme Lily à Béraud ; 2 lettres pour sa nomination de chevalier de la Légion d’Honneur (1932) ; 8 illustrations pour A. Daudet, coupure de presse, carton pour son exposition Aquarelles d’Espagne...
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