Lot n° 4

Guy de Girard, comte de CHARNACE (1825-1909) journaliste, littérateur et agronome. 93 L.A.S. (Guy) ou L.A. (2 incomplètes), 1849-1863, à SA FEMME, née Claire d'AGOULT ; 248 pages formats divers, nombreux en-têtes Compagnie du Chemin de Fer du...

Estimation : 500 / 500
Adjudication : 550 €
Description
Nord et Haras de Croissy, adresses et enveloppes. IMPORTANTE CORRESPONDANCE AVEC SA FEMME, qui retrace les aléas de son mariage avec la chère " Minette ", épousée en mai 1849, et qui devient rapidement une " chère amie ", et quelque temps, " la comtesse ". Nous ne pouvons en donner ici qu'un rapide aperçu. En 1849, il annoncé qu'il ira écouter " entendre le requiem de Mozart en l'honneur de cet infortuné CHOPIN " ; il raconte des chasses sur ses terres de Bios-Montboucher... Guy donne des nouvelles de Marie d'AGOULT, " charmante pour moi ", et observatrice ; il évoque ses parents, son frère, et son quotidien, des intérêts financiers et des dettes élevées, des chevaux, des lectures. Père très attentionné, il parle souvent de leur fils Daniel (sa santé, ses remarques etc.) ; il s'inquiète des effets sur l'enfant des ambiguïtés, voire de la fausseté de leurs rapports. En 1852, il se plaint de ne pas voir Claire, et de " l'extrême indifférence " qu'elle manifeste à son égard...
En 1854-1855 les lettres trahissent une nette crispation des rapports : Guy s'adresse à Claire avec formalisme (" Madame ") et plusieurs fois à la troisième personne (" Mr de Charnacé prie Mme la Ctesse de Charnacé de vouloir bien lui envoyer son fils demain "), allant jusqu'à une entrevue dramatique, et la rupture ; mais à la fin de 1856 elle redevient sa " petite Claire chérie ", son " enfant chéri ", sa " petite femme chérie ", et Guy écrit à plusieurs reprises sur un ton ardent : " rien ne me rendrait plus heureux que de me croire votre meilleur ami en même temps que je suis le plus fidèle et plus enthousiaste de vos adorateurs ! - Mais pour que cette confiance soit sincère, il faut qu'elle soit réciproque [...]. Ne vous laissez pas attrister par les ennemis de notre réunion, et prouvez-leur que ce qu'ils pensent devoir devenir un ménage, ne sera qu'une association, brisée sur un amour réciproque, dont le fruit est un enfant charmant " (1er novembre 1856) ..." tu m'as donc oublié toute la journée d'hier. C'est bien mal, moi qui pensais tout à toi, et qui t'écrivais ce que [je] pense aujourd'hui et ce que je penserai toujours, c'est que tu es la personne du monde que j'aime le plus. - Je sais que tu travailles, aussi je ne te demande pas de longues épîtres comme les miennes, un seul mot, et je serai heureux ! " (27 décembre 1856)... "Lorsque je ne vous voyais pas, mon égoïsme me faisait souhaiter ardemment de vous retrouver, et me faisait verser des larmes sur votre esprit et votre jeunesse absurde. Mais lorsqu'on vous voit, comment ne pas songer à vous, surtout quand comme moi on pense qu'on a encore bien peur pour vous que j'aime de toutes les forces de mon âme. - Aussi à cette heure, si je savais un moyen de vous rendre heureuse, [...] je consentirais même à vous quitter, ce qui certes serait pour moi le plus grand des sacrifices ! [...] Mille baisers de celui qui vous aime trop pour ne pas vous le dire " (3 janvier 1857)... Mais le jour viendra où il déclarera à son père " que les faibles liens qui nous unissaient encore étaient brisés à jamais ; c'est le plus grand chagrin de ma vie, et vous n'avez pas craint de le consommer. - Hier encore je pouvais croire qu'il serait quelque bonheur dans une vie commune, et ce matin, je vois que souffrirai toute ma vie par vous loin de mon enfant que j'aime [...]. Vous avez mesuré vos outrages à la mesure de l'affection que j'avais pour vous, c'est abominable de cruauté. Pauvre enfant, tu apprendras de ta mère à détester ton père [...] Ah ! Claire, priez ou espérez que je ne sois jamais aussi cruel pour vous que vous l'êtes en ce jour pour moi "... Ailleurs, il mentionne ses articles ; on rencontre fréquemment les noms de Louis de RONCHAUD, Mathilde [de FLAVIGNY], Auguste NEFFTZER, Louis TRIBERT, etc. ON JOINT quelques minutes ou copies de Claire ; et 4 L.A. de sa belle-mère la marquise de Charnacé à Claire (1865-1867).
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