Lot n° 29
Sélection Bibliorare

Marlene DIETRICH (1901-1992). Ensemble de 8 volumes avec MANUSCRIT autographe signé en tête de chacun, en anglais, [vers 1979] ;

Estimation : 5000 / 5000
Adjudication : Invendu
Description
8 volumes in-8 en cartonnages toilés d'éditeur avec jaquette illustrée (petits accidents à qqs jaquettes). EXCEPTIONNEL ENSEMBLE OU MARLENE DIETRICH EVOQUE SES AMIS, SA CARRIERE ET SES ADMIRATIONS LITTERAIRES. En tête de chaque volume, sur 2 à 4 pages, au feutre noir, elle a rédigé en anglais pour un ami proche un texte, parfois illustré d'une photographie collée. A. W. H. AUDEN (1907-1973), Collected Shorter Poems 1927-1957 (New York, Random House, [1967]). 2 pages : " A true friend in special, difficult times; also a favorite writer - although his style is so different from other great poets! Just shows you how varied my taste was, - and is! "... [Un véritable ami aux moments spéciaux, difficiles, et aussi un écrivain de prédilection - quoique son style diffère de celui d'autres grands poètes ! Cela montre combien varié était, et est mon goût !] B. Noël COWARD (1899-1973), Pomp and Circumstance (Garden City, Doubleday, 1960), première édition de ce roman. 3 pages : " When he introduced my performance at the "Café de Paris" in London it seemed to me as if a king had stepped down from his throne to help up a fallen commoner: we were friends for many, many years. Not even our travelling to many different countries could devide us! After his coming to rest in Switzerland I almost lived there between my professional escapades. I relied on his advice and I always felt guilty that I could do nothing in return. He insisted though, that my presence, near or far, had become a necessity for him, his mind, his phantasies! Maybe he made this up in order to minimize my guilt. I am grateful that I was not there when he died! My usual courage failed "... [Quand il a présenté mon numéro au Café de Paris, à Londres, il semblait qu'un roi était descendu de son trône pour aider un roturier tombé à se relever : nous fumes amis pendant des années. Même nos voyages dans de nombreux pays étrangers ne pouvaient nous séparer ! Après qu'il s'est retiré en Suisse, j'ai failli y vivre entre mes escapades professionnelles. Je m'appuyais sur ses conseils et me sentais coupable de ne rien pouvoir faire en retour. Il insistait, pourtant, que ma présence, de près ou de loin, lui était devenue nécessaire, à son esprit, à ses fantasmes ! Peut-être qu'il a inventé cela afin de minimiser ma culpabilité. Je suis reconnaissante de ne pas avoir été présente au moment de son décès. Mon courage habituel m'aurait manqué.] C. Ernest HEMINGWAY (1899-1961), For whom the bell tolls (New York, Collectors Reprints, [1968], d'après l'édition de Charles Scribner's Sons, 1940), fac-similé de la première édition du roman, sous étui. 2 pages : " He wrote about me : "In this life Dietrich makes her own rules - but her own laws of decency and conduct in human behavior and relations are not less strict than the original ten." This is one of the reasons he chose me to be his friend and intimate "... [Il a écrit sur moi : "Dans cette vie Dietrich crée ses propres règles - mais ses propres lois de convenance et de conduite dans les relations et le comportement humain ne sont pas moins strictes que les dix originales." Cela est une des raisons pour lesquelles il m'élut comme amie et intime...] D. Heinrich MANN (1871-1950), The Blue Angel. The novel by Heinrich Mann. The film by Josef von Sternberg (New York, Frederick Ungar, 1979), volume réunissant The Blue Angel, traduction anglaise du Professeur Unrat d'Heinrich Mann (1905), et le script anglais du Blaue Engel, film que Josef von Sternberg tira du roman (1930). 3 pages : " A sad man - living in the shadow of his famous, highly talented brother. He had a rare stream of contentment when his book Proffessor Unrat was chosen by Mr. von Sternberg for the first sound-film in Germany - as a vehicle for the famous star Emil Jannings. He felt very honoured and grateful to Mr. von Sternberg, and gave him "Plein-Pouvoir" to make all the changes he wanted - character and story changes. I never saw him again after the film called BLUE ANGEL was filmed in it's final form, but I heard that he was not in the least upset regarding the drastic changes his book suffered in the version that made the film a lasting classic "... [Un homme triste, vivant dans l'ombre de son frère célèbre et hautement talentueux. Il eut un flot de contentement lorsque son livre Professeur Unrat fut choisi par M. von STERNBERG pour le premier film parlant en Allemagne, plateforme pour la célèbre vedette Emil JANNINGS. Il se sentait très honoré et très reconnaissant envers M. von Sternberg, et lui donna pleins pouvoirs pour faire tous les changements qu'il voulait - changements de personnages et d'intrigue. Je ne revis jamais l'auteur après les dernières prises de vue de L'Ange bleu, mais j'entendis dire qu'il n'était point bouleversé par les changements drastiques dans la version qui fit du film un classique éternel.] E. Konstantin PAUSTOVSKY (1892-1968), Story of a Life. Childhood..., translated by Manya Harari and Michael Duncan (London, Harvill Press, 1964). Photo de Marlene Dietrich et Paustovsky à Moscou en 1964 collée au dos du plat sup. (Marlene à genoux, appuyant le front sur la main tendue de Paustovsky), 3 pages : " I am still on my knees at his feet like I was in Moscow when he came onto the stage at the end of my concert. I had read his books and found my own passions brilliantly described as his own! I had written to him long before I went on tour to Russia, but I never dreamt of meeting him - let alone feeling his hands touch mine! ". [Je suis toujours à genoux, à ses pieds, comme à Moscou quand il est entré en scène à la fin de mon concert. J'avais lu ses livres et trouvé ses propres passions brillamment décrites comme les miennes ! Je lui avais écrit longtemps avant d'aller en tournée en Russie, mais n'avais jamais rêvé de le rencontrer, et encore moins de sentir ses mains toucher les miennes !] F. Erich Maria REMARQUE (1898-1970), All Quiet on the Western Front. Translated from the German by A.W. Wheen (New York, Grosset & Dunlap, [retirage de l'éd. de 1930]). Photo de Dietrich et Remarque collée à au dos du plat sup., 4 pages : " My great friend and "COMRADE IN ARMS". Remember: his books were burnt at the historical "REICHTAGS-FIRE". I arranged for his untroubled stay in America and it amused him when he caught me re-reading his books over and over again in the three languages I knew, All quiet and The Road back in particular. He was so full of complexes that I thought it my duty to eliminate at least some and I was proud when I succeeded. A sentimental gentleman he was. His favorite song: "Que reste-t-il de nos amours". Also at the end of All Quiet on the Western Front the Butterfly -. (Apart from the irony). He was a timid man and undemanding. Easy to live with. What a Loss!"... [Mon grand ami et "camarade d'armes". Qu'on se rappelle : ses livres furent brûlés à l'incendie du Reichstag. J'ai organisé un séjour tranquille pour lui en Amérique et il s'amusait de me retrouver relisant ses livres dans les trois langues que je connaissais, en particulier A l'Ouest et Après. Il était si bourré de complexes que je trouvais de mon devoir d'en éliminer au moins quelques-uns, et j'étais fière quand je réussissais. Ce fut un monsieur sentimental. Sa chanson préférée : Que reste-t-il de nos amours. Et aussi à la fin d'A l'Ouest, rien de nouveau, le Papillon (ironie à part). Ce fut un homme timide et non exigeant - facile à vivre. Quelle perte !] G. Rainer Maria RILKE (1875-1926), Translations from the Poetry of Rainer Maria Rilke by M.D. Herter Norton (New York, W.W. Norton, [1938]). 3 pages : " His is my God!! His writings, but especially his POEMS, ALL HIS POETRY helped me through the dark hours of life making my constant enthusiasm chase away all the melancholy my realism evokes daily. - I know all poems by heart, and I take special delight in his unequaled choice of words and descriptions of his subjects, but also the "double ryme" he invented - like a magician creating visual events and observations, rising out of the printed word, into living reality, right in front of your eyes! Sheer Delirium!! "... [Celui-ci est mon Dieu !! Ses écrits, mais surtout ses poèmes, toute sa poésie m'a secourue aux heures sombres de la vie, forçant mon enthousiasme constant à mettre en fuite toute la mélancolie que mon réalisme évoque quotidiennement. Je connais tous les poèmes par coeur, et je jouis de son choix inégalé de mots et descriptions, et aussi de la double rime qu'il inventa, tel un magicien créant des événements visuels et des observations, se relevant du verbe imprimé pour s'épanouir dans une réalité vivante, sous les yeux ! Du délire pur !] H. Josef von STERNBERG (1894-1969), Fun in a Chinese Laundry (New York, The Macmillan Company, [1965]), première édition des mémoires du réalisateur qui tourna avec l'actrice sept films en cinq ans ; la jaquette reproduit une photo de l'Ange bleu et du réalisateur. 4 pages : " I quote the "FEMME FATALE" he made of me in Hollywood: "THE MAN I WANTED TO PLEASE MOST". THERE I was alone - THERE he was the ultimate Tyrant at the studio. REASON: he knew about all the intricate parts of everything involved in Film-creation. Better than anybody - camera-men, lighting-men, (scriptwriters too) and he did not hide that fact! He had some patience with actors, but they hated him too: superiority is not easy to love. The INFERIORITY-COMPLEX, hidden in every human mind does not allow to love the man who knows all. - I am the exception to the rule! I loved him, I respected him, I bowed to his unusual behavior and I admired and worshipped his knowledge and wisdom. Both were the cause of his troubled existence. I cried a lot though! That's where he said: "Everybody go to lunch Miss Dietrich is crying." He did not pity me - then"... [Je cite la "Femme fatale" qu'il fit de moi à Hollywood : "l'homme à qui je voulais plaire le plus". Là j'étais seule, là, lui était l'ultime Tyran du studio. Meilleur que quiconque - opérateurs, éclairagistes (scénaristes aussi), et il ne s'en cachait pas ! Il avait quelque patience avec les acteurs, mais ceux-ci le détestaient aussi : il n'est pas facile d'aimer la supériorité. Le complexe d'infériorité, caché dans chaque esprit humain, ne permet pas d'aimer l'homme qui sait tout. - je suis l'exception à la règle ! Je l'aimais, le respectais, m'inclinais devant son comportement peu commun, et j'admirais et adorais son savoir et sa sagesse, cause de son existence troublée. Je pleurais beaucoup, cependant ! C'est là qu'il disait : "Que tout le monde aille déjeuner. Mlle Dietrich pleure." Il ne me plaignait pas - alors...]
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