BOURIGNON (Antoinette). L’Innocence reconuë, et La Vérité découverte... Pour la justification de Mr Christien de Cort, jadis Superieur de la Congregation l’Oratoire en la ville de Malines en Brabant, & Pasteur de l’Eglise paroissialle de...
Estimation :
600 / 800
Adjudication :
1 100 €
Description
Saint Jean en icelle ; Sur diverses fausses accusations & calomnies faites à sa personne à grand tort, suivies de l’emprisonnement d’icelle en la Ville d’Amsterdam ce 12 Mars 1669. Amsterdam, 1669. — Petit in-4, (4 ff.), 64, 39 pp. Vélin souple, dos lisse (reliure de l’époque). Édition originale très rare de ce recueil contenant les interventions d’Antoinette Bourignon en faveur de Christian de Cort. Antoinette Bourignon (1616-1680) était une célèbre prophétesse et une visionnaire qui se tourna du côté de la dévotion et de l’illuminisme. Elle eut de nombreux adeptes et disciples dont le premier était Christian de Cort. Avec lui et la participation des jansénistes Antoine Arnauld et Pierre Nicole, et des oratoriens Louis Gorin de Saint-Amour et Sébastien Joseph du Cambout, elle entreprit d’implanter une communauté chrétienne sur l’île de Noordstrand en mer du Nord. De Cort avait été nommé directeur de l’île mais sa gestion financière était déplorable. Le projet fut abandonné et de Cort et Bourignon se rendirent à Amsterdam à la fin de 1667. Cependant l’affaire de l’île s’aggrava et Gorin fit emprisonner Christian de Cort “à cause de la vente que ce dernier lui a faite de quelques terres situées en ladite isle de Noordstrant” (épître). Il resta détenu durant 6 mois, de mars à août 1669. Cette publication de circonstance parut alors que de Cort était emprisonné. Dédiée à “Messieurs les Bourguemaistres, Echevins, & Conseilliers de la Ville d’Amsterdam”, elle contient les lettres qu’Antoinette Bourignon écrivit respectivement le 25 avril et le 30 mai 1669 au grand Arnauld et au marquis de Pomponne, suivies de pièces justificatives. Cette édition est d’autant plus rare et précieuse qu’elle fut imprimée par l’auteur et on l’imagine à un très petit nombre d’exemplaires. L’ouvrage n’eut hélas aucun effet et de Cort ne put être libéré qu’à la faveur d’une méprise de son geôlier. Exemplaire enrichi à la fin d’un placard in-folio imprimé et replié de Christian de Cort, daté d’Amsterdam le 17 juin 1669. Il s’agit d’une lettre écrite à la troisième personne et dans une orthographe approximative. Elle fut adressée au père “Tomazin” (Louis Thomassin (16191695)) de l’Oratoire à Paris, comme l’indique l’adresse inscrite au verso vraisemblablement de la main de de Cort, accompagnée des restes d’un cachet de cire rouge. On trouve sur le titre un ex-dono probablement de la main de l’auteur au père Louis Thomassin, accompagné de l’ex-libris manuscrit de l’époque du séminaire Saint-Magloire de Paris. Ce séminaire fut établi en 1620 dans l’abbaye bénédictine de Saint-Magloire. À la veille de la Révolution, la bibliothèque de cette institution comprenait 14167 volumes. L’ouvrage entra par la suite en possession de l’abbé Jean de Labouderie (1776-1849), membre de la Société asiatique et de la Société des bibliophiles français, ainsi que l’atteste une note du père Badiche qui l’acquit lors de la vente des livres dudit Labouderie en 1854. On trouve également le cachet d’une bibliothèque jésuite sur le titre accompagné de la mention “Double annulé”. Bon exemplaire en vélin de l’époque, malgré une petite tache sur la gouttière. Le placard présente des déchirures, sans manque.Provenance : Louis Thomassin, avec ex-dono. -Bibliothèque du séminaire de Saint-Magloire, avec ex-libris manuscrit. - Jean de Labouderie. -Père Badiche.
