Lot n° 27
Sélection Bibliorare

Boris VIAN (1920/1959). L.A.S. 2 pp. in-4. Écrite au crayon sur papier quadrillé.

Estimation : 1 200 / 1 500 €
Adjudication : 1100 €
Description
Très belle lettre sur l’écriture, en réponse à une jeune femme qui lui a adressé ses poèmes. « Je ne sais pourquoi vous m’attribuez d’office un rôle de juge que je n’ai point sollicité. Je ne peux pas juger, vous dire ce que j’en pense tout au plus. Et si vous me demandez de l’indulgence vis à vis non des poèmes mais de vous, pourquoi voulez-vous que j’en manque ? Je sais que vous menez une vie assommante, mais
1/ les gens qui achètent un livre se soucient d’eux-mêmes et de leur propre plaisir à le lire
2/ si vous voulez éditer c’est que vous voulez vendre.
De mon point de vue, je n’ai pas de jugement à formuler sur ces poèmes. Si ça vous aide de les écrire, écrivez-les. Mais d’un point de vue d’édition, honnêtement, je crois que c’est absolument impubliable. La forme (sauf le 58) a 100 ans, et le fond, ma foi – je ne sais si les sujets que vous choisissez sont dignes de poèmes, et s’il le sont, il faudrait que cela soit plus neuf dans le traitement. […]. Je ne sais comment vous jugez ce que vous lisez, et je ne sais ce que vous lisez, mais songez-vous parfois à comparer ? Vos choses aux autres ? Les Amours jaunes de Tristan Corbière sont d’une écriture très moderne vis à vis de pas mal de vos textes. Exemple entre 100. Je crois qu’avant d’écrire des choses comme ça, il faudrait vivre des choses violentes […] ».
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