Sélection Bibliorare
AFRIQUE / ESCLAVAGE. Edouard BOUËT-WILLAUMEZ (1808/1871), navigateur, explorateur du Sénégal et du Golfe de Guinée, gouverneur du Sénégal. L.A.S.
Estimation :
300 / 400 €
Adjudication :
250 €
Description
4 pp. in-folio. Gorée, 4 mars 1846. Galeries de vers touchant le texte. Bel en-tête de l’Escadre des côtes occidentales d’Afrique.
Très intéressante lettre sur sa mission de lutte contre la traite et de rétablissement de la souveraineté française sur la côte occidentale d’Afrique.
Il relate le voyage, ses difficultés, son arrivée à Gorée, sa rencontre avec Baudin au sujet de la mission de mise en place des traités, la difficile relation avec les Anglais au sujet de l’épineux sujet de la traite négrière.
« Quand nous avons attaqué la question des blocus et des descentes à main armée nous nous sommes trouvées plus abolitionnistes de la traite que le commodore lui-même, sinon nous, du moins moi, et voici comment : le commodore reconnaît que le blocus des territoires de traite serait sans doute chose excellente pour couper dans la racine cet odieux trafic, puisqu’il serait dès ce moment privé des marchandises qui l’alimentent ; mais en admettant même que les traités, conclus pour obtenir ce droit de blocus belligérant, fussent tous achevés et menés à bonne fins, je reculerais, dit-il, devant l’établissement de ce blocus ; je reculerais parce que les marchands de la cité, de Birmingham, de Glasgow, de Manchester, jetteraient les hauts cris ; que les Américains les jetteraient plus hauts encore, et qu’enfin la France ne resterait pas en arrière, surtout le commerce de Marseille.
Quant aux descentes à main armée sur les territoires des pays de traite je ne veux pas entendre parler ;
d’abord à cause de la difficultés des barres à franchir ; ensuite, à cause des masses formidables de fusils qu’opposeraient les foyers de traite de Benin surtout, et enfin à cause de l’action mortelle du climat sur les troupes jetées à terre pour y guerroyer sous un soleil d’airain et des pluies diluviennes […] ».
Très intéressante lettre sur sa mission de lutte contre la traite et de rétablissement de la souveraineté française sur la côte occidentale d’Afrique.
Il relate le voyage, ses difficultés, son arrivée à Gorée, sa rencontre avec Baudin au sujet de la mission de mise en place des traités, la difficile relation avec les Anglais au sujet de l’épineux sujet de la traite négrière.
« Quand nous avons attaqué la question des blocus et des descentes à main armée nous nous sommes trouvées plus abolitionnistes de la traite que le commodore lui-même, sinon nous, du moins moi, et voici comment : le commodore reconnaît que le blocus des territoires de traite serait sans doute chose excellente pour couper dans la racine cet odieux trafic, puisqu’il serait dès ce moment privé des marchandises qui l’alimentent ; mais en admettant même que les traités, conclus pour obtenir ce droit de blocus belligérant, fussent tous achevés et menés à bonne fins, je reculerais, dit-il, devant l’établissement de ce blocus ; je reculerais parce que les marchands de la cité, de Birmingham, de Glasgow, de Manchester, jetteraient les hauts cris ; que les Américains les jetteraient plus hauts encore, et qu’enfin la France ne resterait pas en arrière, surtout le commerce de Marseille.
Quant aux descentes à main armée sur les territoires des pays de traite je ne veux pas entendre parler ;
d’abord à cause de la difficultés des barres à franchir ; ensuite, à cause des masses formidables de fusils qu’opposeraient les foyers de traite de Benin surtout, et enfin à cause de l’action mortelle du climat sur les troupes jetées à terre pour y guerroyer sous un soleil d’airain et des pluies diluviennes […] ».
