Lot n° 464

LOUYS, Pierre. Léda ou la Louange des bienheureuses ténèbres. Paris, Librairie de l’Art Indépendant, 1893.

Estimation : 3 000 / 5 000 €
Adjudication : Invendu
Description
In-8 (223 x 140 mm) de 27 pp. : maroquin vert janséniste, dos à nerfs, filets sur les coupes, dentelle intérieure, couvertures conservées, tranches dorées sur témoins (Lortic fils).

Édition originale tirée à 125 exemplaires, dédiée à André Gide.

UN DES 5 PREMIERS EXEMPLAIRES SUR VIEUX JAPON (nº E).
Le conte mythologique marque, avec les poèmes d’Astarté parus la même année, les débuts littéraires de Pierre Louÿs, alors âgé de 22 ans.

EXEMPLAIRE DU DÉDICATAIRE PORTANT SOUS LA MENTION IMPRIMÉE " mon ami André Gide», cet envoi autographe signé au crayon bleu :

inaltérablement
Pierre Louÿs

Une amitié jalouse et contrariée.

Condisciples en Rhétorique à l’École alsacienne (1888), les deux camarades de jeunesse furent inséparables et c’est Pierre Louÿs qui introduisit Gide dans le monde littéraire de l’époque. Leurs brouilles suivies de réconciliations devaient conduire à la rupture en décembre 1894. Du fait de l’amitié jalouse d’un Pierre Louÿs mortifié car il s’attendait à ce que Gide lui dédiât Paludes, comme lui-même lui avait dédié Chrysis, Léda et les fameuses Chansons de Bilitis. “On a dit parfois que l’amitié de Gide pour Louÿs était un amour homosexuel qui n’osait pas dire son nom. Gordon Millan estime que cela “est hors de doute”. C’est oublier que Gide ne se sentait attiré que par de jeunes garçons.
Pour Louÿs, par le passé, il avait sans doute éprouvé des émois partagés. Qu’il y eût, au demeurant, dans leur amitié d’adolescence, une composante homosexuelle, cela paraît indéniable, mais ne constitue pas en soi un grand miracle” (Franck Lestringant, André Gide l’inquiéteur, I, 2011, p. 291).

Exemplaire à toutes marges ; dos et bordure des plats décolorés ; l’envoi a pâli.

Catalogue de la bibliothèque de M. André Gide,
1925, n° 208, où l’exemplaire est décrit
sur papier de Chine par erreur.
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