Lot n° 208

[SADE, Donatien Alphonse François, marquis de.] La Philosophie dans le boudoir, ouvrage posthume de l’auteur de Justine. La mère en prescrira la lecture à sa fille. A Londres, aux dépens de la Compagnie, 1795.

Estimation : 15 000 / 20 000 €
Adjudication : 69 958 €
Description
2 volumes in12
(132 x 76 mm) de 1 frontispice, (3) ff., 180 pp., 2 figures ; (2) ff., 214 pp.,
2 figures : cartonnage de papier marbré du début du XIXe siècle.

ÉDITION ORIGINALE.
Elle est illustrée d’un frontispice et de quatre figures érotiques gravées sur cuivre, hors texte.

Recueil anonyme de sept dialogues philosophiques “d’une liberté totale de langage et dont les répliques forment souvent de véritables dissertations où la métaphysique, la morale et l’histoire s’entrelacent à la sexologie” (Gilbert Lely).
Libéré des prisons de l’Ancien Régime, le marquis de Sade peut enfin dévoiler la somme de sa doctrine. Un tel radicalisme philosophique et sexuel ne pouvait être exprimé que sous la fiction d’un ouvrage présenté comme posthume. Le cinquième dialogue est un pamphlet révolutionnaire et plus précisément thermidorien, intitulé : Français, encore un effort si vous voulez être républicains .
Les oppressions qu’impose la société aux individus y sont stigmatisées. La Révolution est sommée de prendre en compte la libération des passions, si négatives et perverses soient-elles.

“Petits romantiques et surréalistes ont lu La Philosophie dans le boudoir comme un grand poème du désir ; les gouvernements depuis deux siècles ont préféré n’y voir que de la pornographie dont ils ont réprimé la diffusion et qu’ils ont voué à l’Enfer des bibliothèques” (Michel Delon).

Très joli exemplaire.

Bibliothèque Bodmer, Sade, un athée en amour, nº 80 : notice de Vérène de Soultrait.- Cohen, 922.- Bibliothèque nationale,
En français dans le texte, Paris, 1990, nº 195.
- Pia, Les Livres de l’Enfer, 593 : “On remarquera que l’ouvrage, attribué à ‘l’auteur
de Justine’, est qualifié de posthume.
Sade était bien vivant, mais, comme l’a noté Gilbert Lely […], par cette supercherie il s’ouvrait le ‘refuge du tombeau’ et associait la fortune de son nouveau livre à la célébrité d’un roman dont trois années de vente active n’avaient pas tari le succès.”
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