Lot n° 308

MUSSET, Alfred de. La Confession d’un enfant du siècle. Paris, Félix Bonnaire, 1836.

Estimation : 20 000 / 30 000 €
Adjudication : Invendu
Description
2 volumes in-8 (206 x 128 mm) de (2) ff., 321 pp. ; (2) ff., 330 pp. : demi-chagrin aubergine, dos lisses ornés de caissons à froid, tranches mouchetées (reliure vers 1860).

Édition originale.
Tableau de la génération romantique qui eut vingt ans en 1830, le roman à clef transpose assez librement la liaison de l’écrivain avec George Sand. Alfred de Musset se donne tous les torts devant l’opinion, non sans une pointe de masochisme. Mais c’est aussi une oeuvre d’imagination offerte à la jeunesse de son temps, dans laquelle il entend peindre le “mal du siècle” de toute une génération désemparée au lendemain des guerres de la Révolution et de l’Empire.

Un des rarissimes exemplaires imprimés sur grand papier vélin.

Clouzot estimait le tirage sur grand papier limité à trois exemplaires : un premier adressé par
l’auteur à sa mère, un deuxième à George Sand et celui-ci, offert à son ami le compositeur
Franz Liszt.

Exceptionnel envoi autographe signé :
A F. Listz [sic]
amitié
Alfrd. Mt

Le musicien occupe une place centrale dans la genèse de cette Confession : pour avoir présenté Alfred de Musset à George Sand.

“Le volume contient de nombreuses marques de lecture et quelques notes manuscrites dont plusieurs paraissent de la main du musicien,” note le rédacteur du catalogue de la bibliothèque de Maurice Goudeket à qui l’exemplaire a appartenu : “en marge d’un passage parlant de débauchés, on lit H.B. [Stendhal] ; devant la description de l’amant trompé courant s’enivrer, une note au crayon bleu juge d’un seul mot : lâche ; à la fin du premier volume, au crayon : se guérir de sa jeunesse, etc. Un seul autre exemplaire en grand papier a, semble-t-il, été signalé jusqu’à présent : celui que le poète avait donné à sa mère ; Musset a donc voulu marquer d’une façon particulière l’hommage qu’il faisait de sa Confession à Liszt ; celui-ci se trouvait lié au livre et à l’auteur par de nombreuses attaches dues à leurs relations communes et par des affinités affectives et artistiques profondes.”

La meilleure critique du livre revient à Musset lui-même dans une lettre à Franz Liszt, datée du 20 juin 1836 : “Ces sortes d’ouvrages intéressants ou non, sont en dehors de l’art, il me semble ; pas assez vrais pour des mémoires, à beaucoup près, et pas assez faux pour des romans.”

Plaisant exemplaire relié vers 1860.

Rousseurs. Le couteau du relieur a légèrement rogné en tête le nom du dédicataire.
Mouillure marginale à la fin du tome I.

Provenance : Franz Liszt, avec envoi.- Maurice Goudeket (cat. 1961, n° 161).- Daniel Sickles (cat. I, 1989, n° 165).
L’exemplaire a été exposé à la Bibliothèque nationale en 1957.

Carteret, Le Trésor du bibliophile, II, 192 : “Ouvrage d’une grande rareté.”- Escoffier, Le Mouvement romantique, nº 1169 : “Rare.”- Bibliothèque nationale, Alfred de Musset, 1957, n° 318 : “Roman autobiographique où Musset a transposé assez
librement son aventure avec George Sand ; il fait également allusion à des amours antérieures.”
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