Lot n° 323
Sélection Bibliorare

POUCHKINE, Alexandre Serguéiévitch. Евгений Онегин [Eugène Onéguine]. Saint-Pétersbourg, Tip. Departamenta Narodnago Prosvieschenia, 1825.

Estimation : 40 000 / 60 000 €
Adjudication : 45 115 €
Description
In-12 (172 x 104 mm) de XXII pp., (1) f., 60 pp. : cartonnage de papier vert à la Bradel, filets dorés au dos, pièce de titre de veau rouge (reliure russe de l’époque).

ÉDITION ORIGINALE, D’UNE EXTRÊME RARETÉ.

Première partie d’Eugène Onéguine qui devait en compter sept. Le dernier chant fut composé en 1830.

Le roman en vers est un des sommets de toute la littérature russe.
“Vissarion Belinsky hailed Pushkin’s ‘novel in vers’ as ‘an encyclopedia of Russian life’ and a realist masterpiece. A later age prefers to see it as an encyclopedia of literature itself, nineteenth-century Russia’s meta-literary classic par excellence, or, more recently, as an exemplary illustration of Zhukovsky’s apt characterization of society : a vast theater where each is at one actor and spectator” (Houghton Library, Pushkin and his Friends, Harvard, 1987, p. 42.- Kilgour, n° 877).

On trouve relié à la suite deux ouvrages du même auteur :

Цыганы [Tziganes [Tziganes]. Moscou, A. Semen, 1827. 46 pp.

Édition originale, très rare. Écrit en 1823-1824, le poème d’un romantisme byronien se
rattache au cycle des oeuvres méridionales alors que Pouchkine était en exil.

“This romantic poem […] is generally considered the finest of the ‘Southern Poems’, and it has inspired the most diverse, often controversial, critical reaction since its anonymous publication in May 1827. Long before then, the work, reflecting Pushkin’s stay in Bessarabia, was wellknown in literary circles because of Lev Pushkin’s habit of reciting his brother’s verse in public and passing about manuscript copies. Pushkin repeatedly asked his brother to refrain from this ; his fear of piece-by-piece pilfering of a new work necessitated publication before the poet felt ready. To Pushkin’s great irritation, Lev ignored his admonitions with The Gypsies”
(Houghton Library, Pushkin and his Friends, Harvard, 1987, nº 31.- Kilgour, n° 880).

Бахчисарайский фонтан [La Fontaine de Bakhtchisaraï]. Moscou, A. Semen, 1824.
(2) ff., XX, 48 pp., (1) f.

Édition originale.

Le poème appartient aussi au cycle méridional. Il est précédé d’un essai du prince Viazemski, poète et ami de Pouchkine, intitulé : Conversation entre un éditeur et un classique du quartier de Vyborg ou de l’île de Vasilievski.
Pouchkine fut le premier en Russie à prétendre gagner de l’argent avec sa plume. Il reçut trois mille roubles pour ce succès commercial.
“This Oriental romance, written at Kishinev in the first part of 1822 and published 10 March 1824, was the first Russian ‘bestseller’ in verse” (Houghton Library, Pushkin and his Friends, Harvard, 1987, nº 29.- Kilgour, n° 876).
Relié en fin de volume :

KOZLOV, Ivan Ivanovitch.
Чернец [Le Moine]. Saint-Pétersbourg, Tip. Departamenta Narodnago Prosvieschenia, 1825. (1) f., 64 pp.

Édition originale.

Principal poème d’Ivan Kozlov (1779-1840), un des premiers adeptes de Byron dont il traduisit The Bride of Abydos. Le Moine est une adaptation russifiée, sous-titrée : Un conte de Kiev. Il valut à son auteur le surnom de “Byron russe”.
Pouchkine fréquentait le salon du poète aveugle et polyglotte qui fut un passeur de toute la poésie européenne. L’ouvrage publié par les soins de ses amis connut un franc succès. À réception du livre, Pouchkine composa pour Kozlov un poème en guise de remerciement. (Houghton Library, Pushkin and his Friends, Harvard, 1987, nº 52.- Kilgour, n° 556.)

Exceptionnel ensemble pouchkinien en cartonnage russe contemporain.

Les oeuvres de Pouchkine en édition originale sont toutes d’une rareté proverbiale : en rencontrer trois reliées à l’époque en recueil – ici les superbes années 1824-1827 – relève de l’exploit.

On a ajouté en frontispice une épreuve sur Chine du célèbre portrait de Pouchkine
gravé en 1827 par Outkine d’après le tableau d’Oreste Kiprensky (1782-1836).
La gravure, insérée dans l’almanach aristocratique et littéraire Les Fleurs
du Nord en 1828, fut saluée par les contemporains, épatés par la ressemblance du portrait.

Ex-libris gravé et armorié avec les initiales ML, accompagné de la devise tirée d’Ovide :
“Perfer et obdura” (XIXe siècle). Cachet gratté au verso des titres des quatre ouvrages.
Cartonnage usagé.
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