Lot n° 180

Pierre André de SUFFREN (1729-1788). Vice-Amiral Français, Bailli de l’Ordre de St Jean de Jérusalem Lettre autographe située et datée : « Ce 23 novembre 1781, mouillé en grande rade devant le Port Louis », 4 p.1/2 in-4, écrite à...

Estimation : 600 - 800 €
Description
l’encre bistre sur papier vergé.
Petite bande de papier transparent de renfort p.1 et p.5, manque de papier restauré sans atteinte au texte au bas du ff. 2, manque de papier restauré sans atteinte au texte de la moitié blanche du ff.3.
Cachet de collectionneur p.1.
BELLE LETTRE SE RAPPORTANT À LA BATAILLE DE PORTO PRAYA AU CAP VERT ET À L’ESCADRE DE SUFFREN À L’ÎLE DE FRANCE EN 1781.


Intéressante lettre apparemment inédite dans laquelle SUFFREN qui fait escale à l’Île de France (Île Maurice) revient sur sa victoire obtenue au mois d’avril sur l’escadre Anglaise de Johnstone à la bataille navale de Porto Praya ; alors qu’il fait face à une querelle qui oppose ses officiers à propos du commandement de l’Annibal, il demande qu’on lui accorde plus de moyens avant de repartir en campagne dans l’Océan Indien. « Plus j’ai de l’amitié pour vous Monsieur, plus je serais en droit de vous faire des reproches de ne m’avoir pas écrit par la Bellone [...]

Je vous ai écrit du Cap et fait un long détail de mon affaire, je vous parlais à coeur ouvert sur les causes qui ont fait manquer la plus belle opération de guerre et surtout la plus utile. Vous aurez vu dans ma lettre si elle vous est parvenue que l’Annibal est entré sans avoir fait son branle-bas, que le désordre s’est mis dans le vaisseau de M. de Cardaillac après qu’il a été tué, que le Sphinx et le Vengeur n’ayant pas mouillé n’ont été que peu de temps dans la rade de sorte que tout le feu a été dirigé sur l’Annibal et le Héros qui a été obligé de se retirer. Du Cap icy j’ai eu une traversée affreuse pour sa longueur, nous voila dans un nouvel ordre de choses. J’avais donné à M. de Galles l’Annibal comme l’ayant
gagné par la plus belle action, M. de Tromelin qui travaille icy [...] l’a demandé avec tant de hauteur, offrant sa démission si on ne la satisfaisait pas [...] de sorte que M. de Galles a été traité à son ancienneté tout comme s’il eut été dans l’Inde depuis 10 ans à gagner de l’argent et ne rien faire [...] jugez si avec l’esprit d’indépendance et d’égoïsme qui règne il y a espoir de faire quelque chose, je suis au mieux avec d’Orves [...] icy tout le monde voudrait bien être gouverneur ou général [...] il faut si l’on veut que les choses aillent bien
que l’on me donne de grands pouvoirs [...] [...] je vous recommande avec insistance (les voiles ?) que j’ai demandées, c’est là le plus grand service que vous puissiez me rendre. Je ne demande rien pour moy. Ce n’est point à moy de juger si j’ai mérité ! Si j’avais eu avec moy une bonne frégate j’aurais emmené 5 ou 6 navires et l’avantage n’eut point été douteux ».
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