[Sébastopol] [Guerre de Crimée]. ROBERTSON (James) (1813-1888). Guerre de Crimée, septembre 1855. Album in-folio oblong, demi-toile bordeaux couvertures cartonnées recouvertes de papier bordeaux à treillis estampé, composé d'un panorama de 6...
Estimation :
4000 / 6000
Adjudication :
3 300 €
Description
épreuves sur papier salé albuminé contrecollées sur cartons et assemblées en charnières, ainsi que de 10 épreuves sur papier salé albuminé contrecollées sur cartons et protégées par des serpentes. Légendes à l'encre sur les montages. Date, titre et nom du premier possesseur sur une étiquette octogonale contrecollée sur le premier plat de l'album : ALBUM SEBASTOPOL 7BRE 1855 MR. G. ROCQUEMAUREL [sic] CAP DE VEAU. Étiquette du papetier Méissonnier père & fils de Toulouse.
Album personnel de Gaston de Roquemaurel (1804-1878), Capitaine de vaisseau de la Marine nationale française ayant participé à la guerre de Crimée.
Panorama de la ville et port militaire de Sébastopol (vue du sud) : quarantaine, haute ville, anse de l'artillerie, ville et port militaire de Sébastopol, Malakoff, bassins de carénage, ville et rade de Sébastopol (vue de l'est), Sainte Catherine, fort du nord, aqueduc.
Rade et port de Kamiesch. Port de Balaklava. Attaque française contre Malakoff (vue du Mamelon vert). Intérieur de Malakoff après le siège. Intérieur des batteries de Malakoff. Intérieur de la batterie des casernes à Sébastopol. Arsenal maritime et bassins de Sébastopol, septembre 1855. Fort Nicolas. Arsenal maritime de Sébastopol. Église Saint Pierre et Saint Paul.
Britannique établi à Constantinople, d'abord graveur de gemmes puis graveur en chef et surintendant de la Monnaie impériale à Constantinople, James Robertson (1813-1888) débute la photographie semble-t-il en 1853. Il ouvre un atelier dans le quartier de Beyo?lu (Pera) avec son associé et futur beau-frère, le photographe italien Felice Beato. En 1855 il part en Crimée afin de poursuivre le reportage photographique commencé quelques mois plus tôt par Roger Fenton. Il arrive à Sébastopol en septembre. La ville tenue jusque-là par les Russes vient d'être prise par les forces alliées (Angleterre, Turquie et France) après un siège de plusieurs mois. Il y découvre intacts les batteries, les campements et l'artillerie abandonnés par les précédents occupants qu'il photographie en utilisant la technique du collodion humide sur verre de son compatriote Frederick Scott Archer (1813-1857). Ces témoignages de reconquête appuient la propagande britannique qui vise à redorer l'image de cette guerre impopulaire et onéreuse. Cinquante-cinq épreuves de James Robertson sont exposées à Londres au studio du photographe William Edward Kilburn (1818-1891), au 234 Regent Street.
Marin, explorateur et ethnologue français, Gaston de Roquemaurel (1804-1878) fut un ancien élève de l'École polytechnique et officier de marine. Il servit sous les ordres du vice-amiral Charles Hector Jacquinot (1796-1879), commandant au Pirée en Grèce lors de la guerre de Crimée et ancien second de Dumont d'Urville. Roquemaurel, qui avait servi également sous les ordres de Jacquinot lors de l'expédition d'Alger en 1830, est envoyé en 1855 en Crimée aux commandes d'un navire-transport. Roquemaurel était un ancien élève de François Arago à Polytechnique, et quand ce grand défenseur de la photographie naissante devint ministre de la marine, après la révolution de 1848, il le nomme chef de son cabinet.
Cet extraordinaire panorama et album, ayant été constitué par un ancien élève d'Arago, le premier scientifique à avoir compris le champ infini que la photographie naissante ouvrait aux temps modernes, est doublement précieux car il provient d'un témoin oculaire de la guerre de Crimée, le premier conflit militaire à être photographié, et il a été avec toute vraisemblance constitué par des épreuves acquises directement de James Robertson.
Sur le premier contreplat est collée une très intéressante lithographie dessinée et autographiée par le marquis de Girardin, qui a la suite de sa signature ajoute : " 1er cdnt [premier commandant] d'Afrique ".
Elle a été exécutée pour un programme de " Courses et Carrousel du Monastère de Saint Georges. Crimée ", le 15 Avril 1856, à l'occasion des célébrations de la victoire de la coalition formée par la France, le Royaume-Uni, l'Empire ottoman et le royaume de Sardaigne contre l'Empire russe et l'entrée en vigueur des accords qu'entérinait le Traité de Paris du 30 mars 1856 et son application à partir du 16 avril suivant.
Cette pièce est remarquable car elle constitue un précieux incunable de la lithographie en Crimée sorti vraisemblablement des presses du service des armées de France.
Sur la première garde cette note manuscrite autographe à l'encre brune du premier possesseur : " Album Photographique / Sebastopol, 7bre 1855 / G. Roquemaurel capne de vseau ".
Dimensions des épreuves :
Panorama, six épreuves, entre 206 × 276 mm et 215 × 303 mm.
Dix épreuves formant l'album : 198 × 286 mm. et 231 × 298 mm.
Belles épreuves, quelque peu passées, très bien conservées. Manques au dos de la reliure et accidents aux coins avec manques également.
Album personnel de Gaston de Roquemaurel (1804-1878), Capitaine de vaisseau de la Marine nationale française ayant participé à la guerre de Crimée.
Panorama de la ville et port militaire de Sébastopol (vue du sud) : quarantaine, haute ville, anse de l'artillerie, ville et port militaire de Sébastopol, Malakoff, bassins de carénage, ville et rade de Sébastopol (vue de l'est), Sainte Catherine, fort du nord, aqueduc.
Rade et port de Kamiesch. Port de Balaklava. Attaque française contre Malakoff (vue du Mamelon vert). Intérieur de Malakoff après le siège. Intérieur des batteries de Malakoff. Intérieur de la batterie des casernes à Sébastopol. Arsenal maritime et bassins de Sébastopol, septembre 1855. Fort Nicolas. Arsenal maritime de Sébastopol. Église Saint Pierre et Saint Paul.
Britannique établi à Constantinople, d'abord graveur de gemmes puis graveur en chef et surintendant de la Monnaie impériale à Constantinople, James Robertson (1813-1888) débute la photographie semble-t-il en 1853. Il ouvre un atelier dans le quartier de Beyo?lu (Pera) avec son associé et futur beau-frère, le photographe italien Felice Beato. En 1855 il part en Crimée afin de poursuivre le reportage photographique commencé quelques mois plus tôt par Roger Fenton. Il arrive à Sébastopol en septembre. La ville tenue jusque-là par les Russes vient d'être prise par les forces alliées (Angleterre, Turquie et France) après un siège de plusieurs mois. Il y découvre intacts les batteries, les campements et l'artillerie abandonnés par les précédents occupants qu'il photographie en utilisant la technique du collodion humide sur verre de son compatriote Frederick Scott Archer (1813-1857). Ces témoignages de reconquête appuient la propagande britannique qui vise à redorer l'image de cette guerre impopulaire et onéreuse. Cinquante-cinq épreuves de James Robertson sont exposées à Londres au studio du photographe William Edward Kilburn (1818-1891), au 234 Regent Street.
Marin, explorateur et ethnologue français, Gaston de Roquemaurel (1804-1878) fut un ancien élève de l'École polytechnique et officier de marine. Il servit sous les ordres du vice-amiral Charles Hector Jacquinot (1796-1879), commandant au Pirée en Grèce lors de la guerre de Crimée et ancien second de Dumont d'Urville. Roquemaurel, qui avait servi également sous les ordres de Jacquinot lors de l'expédition d'Alger en 1830, est envoyé en 1855 en Crimée aux commandes d'un navire-transport. Roquemaurel était un ancien élève de François Arago à Polytechnique, et quand ce grand défenseur de la photographie naissante devint ministre de la marine, après la révolution de 1848, il le nomme chef de son cabinet.
Cet extraordinaire panorama et album, ayant été constitué par un ancien élève d'Arago, le premier scientifique à avoir compris le champ infini que la photographie naissante ouvrait aux temps modernes, est doublement précieux car il provient d'un témoin oculaire de la guerre de Crimée, le premier conflit militaire à être photographié, et il a été avec toute vraisemblance constitué par des épreuves acquises directement de James Robertson.
Sur le premier contreplat est collée une très intéressante lithographie dessinée et autographiée par le marquis de Girardin, qui a la suite de sa signature ajoute : " 1er cdnt [premier commandant] d'Afrique ".
Elle a été exécutée pour un programme de " Courses et Carrousel du Monastère de Saint Georges. Crimée ", le 15 Avril 1856, à l'occasion des célébrations de la victoire de la coalition formée par la France, le Royaume-Uni, l'Empire ottoman et le royaume de Sardaigne contre l'Empire russe et l'entrée en vigueur des accords qu'entérinait le Traité de Paris du 30 mars 1856 et son application à partir du 16 avril suivant.
Cette pièce est remarquable car elle constitue un précieux incunable de la lithographie en Crimée sorti vraisemblablement des presses du service des armées de France.
Sur la première garde cette note manuscrite autographe à l'encre brune du premier possesseur : " Album Photographique / Sebastopol, 7bre 1855 / G. Roquemaurel capne de vseau ".
Dimensions des épreuves :
Panorama, six épreuves, entre 206 × 276 mm et 215 × 303 mm.
Dix épreuves formant l'album : 198 × 286 mm. et 231 × 298 mm.
Belles épreuves, quelque peu passées, très bien conservées. Manques au dos de la reliure et accidents aux coins avec manques également.
