Anne de MONTMORENCY. L.S. avec compliment autographe, Paris 15 décembre 1538, à
Estimation :
1000 / 1200
Description
Anne de MONTMORENCY. L.S. avec compliment autographe, Paris 15 décembre 1538, à Louis-Adhémar de Grignan « conseiller et chambellan ordinaire du Roy et son ambassadeur devers notre tressainst pere le pape » ; 3 pages in-fol., adresse avec sceau sous papier.
Importante lettre où Montmorency critique les réformes religieuses de Henry VIII d'Angleterre.
Le Roi est satisfait des bons services de Grignan, et Montmorency heureux de l'avoir choisi pour la charge d'ambassadeur auprès le Pape Paul III. Il charge Grignan d'exprimer son obéissance au Saint Père, puis parle de la nomination de cardinaux (« quant au faict des chappeaulx »), insistant pour que l'archevêque de Milan soit élevé à cette dignité. Si deux cardinaux doivent être nommés il désire que l'évêque d'Orléans soit le second, et s'il y en a trois, que l'évêque de Lavaur soit le troisième. Si l'évêque de Châlons est nommé, le Roi désire que ce soit le cardinal de Lorraine… Il évoque aussi le mariage du duc de Vendôme (Antoine de Bourbon)…
« De laffaire d'Angleterre il va de mal en pys […]. Millord de Montaigu et son frere avec, le Marquis d'Exsester et aucuns de leurs serviteurs ont été condamnez et sont prochains de lexecution si ja elle ne sest ensuivye. Je me doubte que ce Roy ne sappaisera encores pour cela, mais fera dautres beaulx myracles sil continue ». L'ambassadeur d'Angleterre en France « me fist grande instance de faire permettre en ceste ville limpression de la Bible en vulgaire Angloys Aquoy je feiz responce que ce qui estoit bon se pouvoit aussi bien imprimer en Angleterre comme icy mais ce qui estoit mauvais ne se pourroit imprimer pardeca ou il nestoit nul besoing dinterpreter lad. bible en Anglois. Et surce aussi quil me repplicqua, se complaignant des propoz qui se tenoient ordinairement et publicquement pardeca du Roy son maistre et de ses subgectz, les tenant et repputtant heretiques et blasmant leurs forme et facon de vivre. Je luy respondiz que les Religieulx moines Jacobins Cordeliers Carmes Augustins Chartreux eet autres que led. Roy avoit chassez et expulsez de son pais, sestoient espanduz non seullement en France mais par luniversel de la Chrestienté où ilz publioient ordinairement le tort quon leur a faict et les grandes faultes et erreurs quilz ont veues et congneues pardela, tout ainsi que faisoient les appostres preschant et publiant la mort de nostre Seigneur, et que telles choses qui sont si generalles et notables ne se pouvoient celler ni couvrir. Veez la comme icelluy ambassadeur est party davec moy, et me semble quant tout est dict que nostredict sainct pere ne scauroit fere acte plus aggreable a Dieu ne plus sallutaire et proufitable a la Chrestienté que dexecuter vivement ce quil a proposé et deliberé de feire quant au poinct d'Angleterre »… Le connétable traite ensuite de diverses questions de justice…
Importante lettre où Montmorency critique les réformes religieuses de Henry VIII d'Angleterre.
Le Roi est satisfait des bons services de Grignan, et Montmorency heureux de l'avoir choisi pour la charge d'ambassadeur auprès le Pape Paul III. Il charge Grignan d'exprimer son obéissance au Saint Père, puis parle de la nomination de cardinaux (« quant au faict des chappeaulx »), insistant pour que l'archevêque de Milan soit élevé à cette dignité. Si deux cardinaux doivent être nommés il désire que l'évêque d'Orléans soit le second, et s'il y en a trois, que l'évêque de Lavaur soit le troisième. Si l'évêque de Châlons est nommé, le Roi désire que ce soit le cardinal de Lorraine… Il évoque aussi le mariage du duc de Vendôme (Antoine de Bourbon)…
« De laffaire d'Angleterre il va de mal en pys […]. Millord de Montaigu et son frere avec, le Marquis d'Exsester et aucuns de leurs serviteurs ont été condamnez et sont prochains de lexecution si ja elle ne sest ensuivye. Je me doubte que ce Roy ne sappaisera encores pour cela, mais fera dautres beaulx myracles sil continue ». L'ambassadeur d'Angleterre en France « me fist grande instance de faire permettre en ceste ville limpression de la Bible en vulgaire Angloys Aquoy je feiz responce que ce qui estoit bon se pouvoit aussi bien imprimer en Angleterre comme icy mais ce qui estoit mauvais ne se pourroit imprimer pardeca ou il nestoit nul besoing dinterpreter lad. bible en Anglois. Et surce aussi quil me repplicqua, se complaignant des propoz qui se tenoient ordinairement et publicquement pardeca du Roy son maistre et de ses subgectz, les tenant et repputtant heretiques et blasmant leurs forme et facon de vivre. Je luy respondiz que les Religieulx moines Jacobins Cordeliers Carmes Augustins Chartreux eet autres que led. Roy avoit chassez et expulsez de son pais, sestoient espanduz non seullement en France mais par luniversel de la Chrestienté où ilz publioient ordinairement le tort quon leur a faict et les grandes faultes et erreurs quilz ont veues et congneues pardela, tout ainsi que faisoient les appostres preschant et publiant la mort de nostre Seigneur, et que telles choses qui sont si generalles et notables ne se pouvoient celler ni couvrir. Veez la comme icelluy ambassadeur est party davec moy, et me semble quant tout est dict que nostredict sainct pere ne scauroit fere acte plus aggreable a Dieu ne plus sallutaire et proufitable a la Chrestienté que dexecuter vivement ce quil a proposé et deliberé de feire quant au poinct d'Angleterre »… Le connétable traite ensuite de diverses questions de justice…
