Lot n° 120

Alfred de VIGNY. 1797-1863. Écrivain poète. Poème autographe "La Femme adultère". S.d. 28 pp. petit in-4 montées sur feuillets de papier Ingres ; relié en un vol. in-4, maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, doublure de maroquin vert...

Estimation : 30 000 40 000 €
Adjudication : Invendu
Description
foncé encadrée d’un filet doré, doubles gardes de soie mordorée et papier marbré, sous étui (Reliure Marius Michel).

►MAGNIFIQUE ENSEMBLE composé d’une première version de ce poème de jeunesse, présentant de nombreuses corrections, variantes et vers biffés, ainsi que deux feuillets en prose résumant le passage où le prêtre tend un vase d’eau bénie à la femme qui reconnaît alors son péché, et enfin la mise au net de cet important poème. Vigny a noté en marge des deux pages en prose : "ajouter ce morceau qui pourrait faire une belle opposition entre le jugement des hommes et le jugement de Dieu".
Avec quelques notes marginales, certaines reprises dans la version publiée, et un PETIT CROQUIS, à la plume, représentant un livre ouvert. A la fin du brouillon, Vigny a indiqué le nombre de 206 vers, la version finale n’en comptant que 200.
Mon lit est parfumé d’aloès et de myrrhe,
L’odorant cinnamome et l’ambre le nard de Palmyre
Ont chez moi de l’Égypte embaumé les tapis.
J’ai placé sur mon front et l’or et le lapis ;
Venez, mon bien-aimé, m’enivrer /
Qui me pardonnera coupables de délices
Jusqu’à l’heure où le jour appelle aux /
Voici venir bientôt l’heure des sacrifices.
Aujourd’hui que l’époux n’est plus dans la maison cité
Qu’au nocturne bonheur l’amant est invité
Elle sera pour vous une douce prison
Qui me pardonnera
Il est allé bien loin." C’était ainsi dans l’ombre,
Sur les toits applanis, et sous l’oranger sombre
Qu’une femme parlait /
que parlait une femme mais son bras abaissé
Pourtant montrait la porte /
Montrait la porte étroite à l’amant empressé…
Écrit en 1819 à l’âge de 23 ans, ce poème s’inspire du passage de l’Évangile selon Jean qui décrit la confrontation entre Jésus, les scribes et les Pharisiens à propos du châtiment réservé aux femmes adultères, la lapidation. Il paraît en 1822 dans Poèmes, recueil repris par la suite sous le titre complet de Poèmes antiques et modernes.
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