Lot n° 157

Joseph FOUCHÉ. 1759-1820. Homme politique, ministre de la Police de Napoléon L.A.S. (paraphe) adressée à M. Gaillard, conseiller de la Cour de Cassation de Paris. Linz 5 novembre 1819. 2 pp. in-4, quelques biffures et mots corrigés. Longue...

Estimation : 1 500 / 1 800 €
Adjudication : Invendu
Description
lettre d’exil de l’ancien ministre qui a été proscrit comme régicide, Fouché s’en prenant très durement contre Chateaubriand. Il se défend contre ses ennemis qui semblent n’avoir pour but que d’empêcher son installation à Bruxelles et dénonce l’hypocrisie de Chateaubriand. (…)
Chateaubriant [sic] devroit pourtant réfléchir que la proscription à sa mesure et qu’il n’édifie plus son quartier en me diffamant. Comment ne se lasse-t-il pas de poursuivre une faute qui est l’ouvrage du temps et des malheurs, surtout lorsqu’il s’est montré si coulant et même si caressant, tant il a cru que je pouvois faire quelque chose pour son ambition ? Dites-lui de rentrer dans sa conscience, s’il en a encore une. Le dieu qu’il feint d’invoquer ne l’écoute plus.

Ce dieu préfère celui qui a commis la faute et qui la pleure au factieux hypocrite qui la relève, malgré la loi qui lui commande de l’oublier. En vérité le gouvernement est bien timide à réprimer l’audace des passions ! On seroit tenté de croire qu’il n’a plus l’autorité, qu’il a laissé trop de forces à l’intérêt des partis et que ma destinée est désormais entre leurs mains ! Au reste je n’attends plus de justice des hommes, même de ceux que j’ai le mieux servis (…). Méprisant les intrigants, il envisage de se retirer à Trieste avec le seul souci de rendre la vie agréable à sa femme et à ses enfants. Ne croyez point ce qu’on publie sur de prétendus projets de guerre. L’Europe est encore fumante de ses ravages. Occupez-vous à former des têtes qui nous manquent et gardez-vous de mettre en mouvement des bras qui ne feroient que les embarrasser (…). Il termine sa lettre en évoquant les années qui passent : Les gens de notre âge, qui tombent en enfance sont plus à plaindre que nous ! (…)
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