Lot n° 158

Friedrich Wilhelm Rudolf Gerhard August von STEUBEN. 1730-1794. Officier prussien au service de la France, général de la Guerre d’Indépendance américaine au côté de Washington. L.A.S. au comte de Moustiers. New York, 3 novembre 1789. 3 pp....

Estimation : 2 000 / 2 500 €
Adjudication : 2 600 €
Description
bi-feuillet in-4 ; en français.

►Magnifique lettre demandant des nouvelles de la France, en pleine tourmente révolutionnaire, tandis qu’en Amérique il ne se passe "rien de nouveau". Il est notamment question du président Georges Washington, de Thomas Jefferson.
Ayant manqué de deux jours le départ de son correspondant pour l’Europe, Steuben l’assure de son inviolable attachement. (…)
Puissiez-vous mon cher Comte, après un heureux voyage trouver la tranquilité et le bon ordre rétablie dans votre patrie (…).
Depuis votre départ rien de nouveau chez nous qui mérite votre attention. Notre Président est encore à sa tournée dans les terres saintes, partout il reçoit et distribue des beau discours, dans dix jours il rentrat dans notre capitale. Nous avons peu des nouvelles directes de ce qui se passe chez vous. Jefferson n’est point arrivé, et votre maudit paquet marche encore comme une tortüe pour nous tenir dans les ténèbres. Tout les nouvelles nous viennent par Londres, aussi noire que la fumée de leurs cheminées ; il y a un tas de vos ministres disgraciés, courtisans exilé et robins chassé en Angleterre qui broyent tout en noire. En lisant les articles de France je me crois transporté dans le siècle d’Honorius, je prens la France pour l’empire d’Orient, Paris pour Constantinople. Pourvüe que le dénouement soit plus heureuse, je vous félicite que les Huns et Goths se sont plus si allert qu’ils était du tems d’Honorius. Je vous félicite que le vaillant Selim attire l’attention de l’Europe vers l’Orient, les barbares ne feront pas aisément des spéculations sur les convulsions de l’ancienne Gaule. Soyez cependant un peu expéditif dans l’organisation de votre constitution. Je lis avec peine les débats de votre aéropage sur la tolérence des protestant, tandis que la discipline de votre armée doit être furieusement relachée dans cet état d’anarchie. J’ai beaucoup de respect pour votre nombreuse et brilliante milice de Paris, elle rétablira la police dans la capitale, mais à la France, une bonne et nombreuse armé est indispensable pour la sureté du royaume en dedans et en dehors. (…)

Il déplore aussi la politique contre les églises, et conclue ;
J’aime les Welches malgré que ce sont eux qu’ils m’ont fait républicain (…).
Il finit par donner des nouvelles de nombreux amis aux Etats-Unis, et notamment de Madame de Bréhan.Steuben s’adresse au comte de Moustiers, ambassadeur de France aux Etats-Unis de 1787 à 1789 et qui vient d’être rappelé en France.
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