Lot n° 185

OFAIRE(Cilette). (1891-1964) romancière, navigatrice et peintre suisse. 4 manuscrits autographes signés, et 17 L.A.S. (2 avec dessins), 1932-1961, à l’éditeur Maurice Delamain ; 124 pages in-fol. ou in-4, qqs enveloppes.

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
* Quatre nouvelles : Félicité, dédié « à mes amis Delamain », « à bord de l’Ismé juillet 1935 » : « La vie de Francesco Giumetti fut absolument quelconque »… La Vieille, « copie pour Etha et Maurice » : « …car l’amour est capable de choses inouïes, conclut quelqu’un qui venait de raconter une histoire. – La haine aussi »… Le Premier Pas, « à bord de l’Ismé juillet 1935 » : « Mon père était mort jeune. Ma mère, qui appartenait à la noblesse balte finlandaise, portait de lui un deuil austère »… Le Chat, Ibiza (Baléares) : « Le Chat entra dans la vie du Poète un soir de mai, ou, pour être plus exact, une nuit de mai »… * Correspondance à son éditeur Delamain, au fil de ses voyages ; les lettres sont écrites de Londres, La Rochelle, Alicante, à bord de l’Ismé, Toulon, Javea, Sanary-sur-Mer etc. Vive défense de son “San Luca” par canaux et rivières, contre les critiques de Pierre-Jean Jouve, mais le livre, tel qu’il est « est ma vérité. Il n’y a pas un mot, ni une sensation, ni le moindre détail du moindre souvenir […] qui ne soit scrupuleusement exacte » (15 mars 1932)… Elle l’entretient à plusieurs reprises de ses difficultés financières (elle voudrait des passagers payants, des traductions, un mécène) et affectives : son dilemme se résume à la question « Est-on encore et toujours responsable d’un être mille fois plus faible que soi quand sa faiblesse est devenue tyrannie et finit par vous tuer » (25 mai 1933)… Fière qu’on ait mis Martello en première page des Nouvelles littéraires, elle en remercie Frédéric Lefèvre, mais sa fierté est « atténuée par la conscience, hélas, de mon incapacité. Martello est vécu, bribe à bribe, et si j’ai passé bien des nuits à l’assembler, à y mettre des plans et de la couleur, tous les éléments en sont vrais » (10 octobre 1935)… Long récit de navigation parfois périlleuse, depuis Alicante, avec dessin d’une rive (13-16 mars 1936)… Portraits nuancés des dédicataires de La Petite Fille (25 mars 1936)... Sur son expulsion illogique d’Ibiza, au terme d’un an et demi de harcèlement. « Car enfin, si les communistes me suspectaient, il semble que les nationalistes n’auraient pas dû »… (29 décembre 1936)… « Pourvu qu’on laisse l’Europe en paix. Oh ! si le petit moment qu’on a à vivre n’était trop court pour le perdre à la haine, je détesterais Mussolini, Hitler, Franco et le communisme » (12 février 1937)… Elle souhaite avoir des exemplaires nominatifs de Chemins, et se réjouit que sa nouvelle des Nouvelles littéraires ait plu : « Elle est horrible, à mon avis, mais elle me tentait, et je l’ai péniblement extraite de cette état tantôt de folie tantôt d’une sorte de sagesse, dans laquelle je chancelais » (29 novembre 1945)… Lettre-fleuve sur ses projets et ses frustrations éditoriales, avec citation d’un éloge de Raymond Dumay de la Gazette des lettres (14 août-14 septembre 1949)… Mise au point historique de La Place, ou les Rigueurs d’Adèle, publié par Julliard après le refus de Delamain (18 décembre 1961)… On joint 3 dessins originaux signés, 1933-1935, à la mine de plomb, aux crayons de couleur ou à la plume ; et 3 photographies.
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