Lot n° 251

[Écoles Normales]. Séances [Débats] des écoles normales, recueillies par des sténographes, et revues par les professeurs. Nouvelle édition. Paris, Imprimerie du Cercle social, 1800-1801. Deux parties en 14 vol. in-8, dont un atlas de 29...

Estimation : 1200 / 1500
Adjudication : 2500 €
Description
planches dont 28 gravées au trait (mathématiques, géométrie), et 1 tableau dépliant, veau fauve marbré, dos lisses ornés alternativement de vases et semis géométriques dorés, encadrement de simple filet à froid sur les plats, simple filet doré sur les coupes, tranches marbrées (rel. de l'époque) (qqs épidermures, rares trous de vers).
Édition définitive de cette série capitale pour l'histoire de la pédagogie et des sciences.
Son histoire est assez complexe :
I. Le décret de la Convention Nationale du 9 brumaire an III [30 octobre 1794], dit décret Lakanal, avait créé l'École Normale centrale, point culminant d'un nouveau système éducatif et dont la finalité était de former, en trois mois, des professeurs destinés ensuite à retourner dans leurs provinces d'origine diffuser connaissances positives et " lumières ", lutter contre l'ignorance et la " superstition ", dans le cadre des écoles normales de district, également instituées par le même décret. Donnés dans l'amphithéâtre du Jardin des Plantes, les cours s'ouvrirent le 1er pluviôse an III [20 janvier 1795] en présence de Lakanal, et furent dispensés par les plus grandes sommités scientifiques de l'époque, dont Laplace, Haüy, Monge, et Lagrange. Ils portèrent essentiellement sur des matières de physique et de mathématiques. Ces cours (" Séances ") et les questions des élèves (intitulées " Débats ") étaient notés sur place par des sténographes, puis imprimés le jour suivant sous forme de cahiers que l'on distribuait à l'entrée du cours. C'est le recueil factice de l'ensemble de ces cahiers qui constitue la " première édition " de cette série, selon un emploi dérivé du terme qui a également servi pour les Provinciales, mais qui est entré désormais dans l'usage. Actuellement, l'on ne connaît que deux exemplaires complets des leçons et débats sous cette première forme.
II. Après la fermeture de l'École, survenue prématurément le 26 floréal an III [16 mai 1795], sur un rapport de Daunou, le Cercle social qui s'était porté acquéreur des cahiers non distribués, réimprima ceux qui manquaient, puis en proposa deux rééditions, l'une en 11 volumes (portant la date de l'an IV), et une seconde, intégrale et corrigée voire complétée par les professeurs, en 13 volumes (notre série, le volume d'atlas est factice en ce qu'il réunit à part les planches qui doivent normalement se trouver insérées dans les volumes à leur place). Seuls les six premiers volumes correspondent en effet exactement aux cours professés en l'an III, les quatre autres contenant des travaux ultérieurs, mais dans la même ligne.
Son intérêt exceptionnel pour l'avancée des sciences pures sous la Révolution et au début du Consulat n'échappera à personne : en dix volumes de cours et trois volumes de " débats ", on y trouvera des contributions et des mémoires de Laplace (10 cours distribués sur les six premiers volumes), Lagrange, Monge (qui eut ainsi l'occasion de donner son premier cours public de géométrie descriptive), René-Just Haüy (sur la cristallographie), Berthollet, Daubenton, Lacépède, Biot, etc.
(Buisson, Dictionnaire de pédagogie, I, 766-767 et II, 2058-2059).
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