[ÉMIGRATION – ARMÉE des PRINCES]. De Crouy-Chanel. 2 L.A.S. à son cousin. A Bittre & Küppenheim, quartier-général de la division de Mgr le Prince de Condé, 19 août & 22 octobre 1792. 4 pp. ¼ sur 2 bi-feuillet in-4, adresse au verso.
Estimation :
250
Description
Août : Il est peiné de n’avoir pas de nouvelles de son cousin ni de celle de Duverney, et demande de lui adresser la correspondance au Quartier général du Prince de Condé ; sa troupe stationnée depuis quelques jours, il est impatient d’avancer la besogne.
Notre gauche est appuyée à la droite de l’armée du prince d’Estherazi qui est encore dans les cantonnements de Brisgaw (…).
La Légion de Mirabeau a en partie passé le Rhin, c’est-à-dire un détachement de 60 hommes avec le Vicomte à la tête ; ils ont tué une douzaine de patriotes et en ont pris six qu’on a amené icy. Parmi eux sont deux off. Municipaux qui font grise mine.
Le Prince de Condé n’approuve pas ces petites saillies, et il a mis le Vicomte de Mirabeau aux arrêts, mais probablement pour la forme (…). Il n’a que des nouvelles incertaines de France. En p.s., il donne quelques informations sur le traitement des officiers, recevant 45 ll. par mois pour les fantassins, 75 ll. pour les cavaliers ; en déduisant les rations de bouches et de fourrage, il ne reste cependant que 39 ll. ; beaucoup ne sont pas payés et préfèrent user de leur dernière fortune.
Octobre : il est heureux d’apprendre des nouvelles de son cousin en Suisse, après avoir été inquiet sur son départ forcé de Savoie ; il n’a cependant pas de nouvelles de ses frères ni de celle de Duverney qu’il pense à la Division du Duc de Bourbon. Les évènements tragiques en France lui sont aussi obscures qu’inconcevables, mais garde espoir ; Je crains que nous ne soyons longtems encore dans l’incertitude ; les princes proposent des permissions pour s’absenter à toute leur armée et l’on croit quelle ira hiverner dans l’intérieur de l’Allemagne, ce qui serait bien cruel pour l’armée du centre surtout (…).
Notre gauche est appuyée à la droite de l’armée du prince d’Estherazi qui est encore dans les cantonnements de Brisgaw (…).
La Légion de Mirabeau a en partie passé le Rhin, c’est-à-dire un détachement de 60 hommes avec le Vicomte à la tête ; ils ont tué une douzaine de patriotes et en ont pris six qu’on a amené icy. Parmi eux sont deux off. Municipaux qui font grise mine.
Le Prince de Condé n’approuve pas ces petites saillies, et il a mis le Vicomte de Mirabeau aux arrêts, mais probablement pour la forme (…). Il n’a que des nouvelles incertaines de France. En p.s., il donne quelques informations sur le traitement des officiers, recevant 45 ll. par mois pour les fantassins, 75 ll. pour les cavaliers ; en déduisant les rations de bouches et de fourrage, il ne reste cependant que 39 ll. ; beaucoup ne sont pas payés et préfèrent user de leur dernière fortune.
Octobre : il est heureux d’apprendre des nouvelles de son cousin en Suisse, après avoir été inquiet sur son départ forcé de Savoie ; il n’a cependant pas de nouvelles de ses frères ni de celle de Duverney qu’il pense à la Division du Duc de Bourbon. Les évènements tragiques en France lui sont aussi obscures qu’inconcevables, mais garde espoir ; Je crains que nous ne soyons longtems encore dans l’incertitude ; les princes proposent des permissions pour s’absenter à toute leur armée et l’on croit quelle ira hiverner dans l’intérieur de l’Allemagne, ce qui serait bien cruel pour l’armée du centre surtout (…).
