Lot n° 83

Charles-Maurice de TALLEYRAND. 5 L.A., Philadelphie mai-juin 1796, au banquier newyorkais OLIVE ; 7 pages in-4 (petits trous de liasse, petit manque au bord d’une lettre avec perte de qqs lettres).

Estimation : 2 000 / 2 500 €
Adjudication : 1 896 €
Description
► AVANT SON DÉPART D’AMÉRIQUE POUR RENTRER EN FRANCE (18 juin).

─ 10 mai. Il espérait trouver un mot d’Olive et de leurs amis : « Sont ils partis ? Les bruits de guerre les effrayent ils ?
→ Il me semble que ce ne sont que des bruits.
→ Mr de LA TOUR DU PIN devoit m’accuser la reception d’une lettre importante que je lui ai écrite.
→ J’ai été voir cette fameuse ville fédérale [Washington]. C’est un beau poème, mais il n’y a que la perspective de fait et il faut des siècles pour remplir tous les chants »…

─ 12 mai. Récit des derniers épisodes de son « affaire avec les consuls françois » : fixation d’une indemnité, avis du trésorier de la Guadeloupe, etc.
« Le consul de New York est autorisé par la division françoise qui étoit en mer à fixer l’indemnité
→ ce sont les termes, fixer l’indemnité veut-il dire fournir l’argent ; voilà ce que je soutiens »… Il compte partir à la fin de la semaine suivante : « Mon vaisseau n’est pas arrivé ; mais on a nouvelle de son départet son chargement est près – il n’y a pas moyen de douter qu’il ne soit ici dans la semaine.
C’est un magnifique navire, […] qui n’a que deux ans ».
BEAUMETZ va partir ; Olive reste, ainsi que CAZENOVE :
« voilà les personnes avec qui j’aimerois à passer ma vie répandues sur toutes les paries du globe. C’est une terrible chose qu’une révolution !... »…


─ 21 mai. Il demande s’il y a à New-York « quelque bon et commode navire pour Amsterdam ou pour France : car je ne puis plus retarder. Il ne faut pas que je gate ma situation en France et de trop longs délais l’abimeroient.
→ J’ai entre mes mains une lettre de DÉMEUNIER du 27 mars ; il est parfaitement tranquille à Paris »…

─ 31 mai. Il s’inquiète de la réclamation Low auprès du consu de New York. Le départ est retardé en raison du mauvais temps.
« Les nouvelles arrivées de Nantes par un batiment qui a eu une courte traversée sont effrayantes sur la situation de la Bretagne. Les autres provinces sont mieux : Paris assez bien »…

─ 16 juin. Pour le débarrasser de sa pauvre affaire, il signale un gros paquet de papiers laissés chez Olive le jour de son départ de New York.
« Ce paquet n’est autre chose que l’affaire du brig Glascow. Ouvrez le et prenez tous les papiers de l’affaire que vous voudrez bien remettre à M. LOW.
→ Il ne faudra plus que bien peu de jours pour qu’il la termine avec le consul. […] Ce qui exige que Mr Low et le consul se pressent, c’est qu’il me paroit que la légation n’a d’argent que pour Mr Swan et que cet argent s’en va. L’ancienneté de l’officier doit la rendre privilégiaire »…

♦ Lettres publiées par Michel Poniatowski dans Talleyrand aux États-Unis, p. 558-564.
Partager