Lot n° 146

Charles MAURRAS.

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : Invendu
Description
Manuscrit autographe, Le Mont de Saturne, [vers 1897] ; 62 pages formats divers montés sur onglets ou à fenêtre en un volume petit in-4, relié maroquin janséniste rouge, cadre intérieur de maroquin rouge et filets dorés, doublures et gardes de moire rouge, tranches dorées, étui (Semet & Plumelle). Intéressant recueil des premières esquisses pour Le Mont de Saturne, que Maurras rédigera en prison à Lyon en septembre 1944, mais dont la genèse remonte à 1897. Le Mont de Saturne, sous-titré Conte magique, moral et policier, ne paraîtra qu’en 1950. On relève plusieurs pages de titre, dont une datée : « 1897. Lyon le 16 septembre à minuit Buffet de la gare », avec, en épigraphe, cette phrase (plusieurs fois notée, avec variantes) de la baronne Marie Vetsera (« la maîtresse fiancée de l’archiduc Rodolphe ») : « Souviens toi de la ligne de vie qui est inscrite dans ma main ». Maurras a jeté sur le papier des idées, des pensées ou maximes (« Par le désir, la volonté bien arrêtée de tout sentir te de tout être ». « Prière ou suicide »…), des thèmes, des situations, parfois autobiographiques : « Scène de B. et moi à Saint En. Vieille femme encore belle ou point laide. Mon œil hagard considérait celle qui avait vécu. À la sortie, soleil plus clair, ondes plus chaudes, air bleu. Vie percée à jour ». Maurras a rédigé plusieurs débuts différents, abondamment raturés et corrigés, hésitant sur le patronyme de son héros Claudius/Claude Nolay/Nollays ; citons celui qui semble un des plus anciens (Claude s’appelle alors Pierre) : « Pierre X, qui revenait des antipodes après y avoir fait un séjour de onze ans, eut sujet d’admirer plus d’un changement singulier aux bords de la mère patrie ; mais rien ne pouvait le frapper d’autant de stupeur que la métamorphose qui s’était opéré dans toute la personne de son ami Jean Z. Il eut beaucoup de peine à reconnaître l’adolescent inquiet, découragé, amer, mélancolique dont il avait reçu au collège les confidences et auquel il avait auguré en son secret une destinée difficile »…
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