Lot n° 119

HENRI MARTELLI (1895/1980), compositeur. Plus de 300 lettres échangées entre Henri Martelli et son épouse, essentiellement durant les années 20-40. Correspondance passionnée, très dense surtout au début des années 20, dans laquelle il est...

Estimation : 600 - 800 €
Description
souvent question de musique, avec parfois de petites compositions inspirées par sa « Lulu adorée » comme cette « transcription pour piano de cette phrase qui se trouve dans mon
3ème quatuor à cordes et que m’inspira cette douleur qui me brisait et me faisait tant de mal, un jour que je voyais ma Lulu morte, mon adorable fiancée inanimée à jamais ».
Court extrait sur son échec au prix de Rome (avril 1921).
« J’ai un espoir énorme dans ma réussite pour Rome [...]. Aujourd’hui j’ai passé 15 heures au conservatoire à écrire, je n’ai dormi que 5 heures la nuit dernière pour faire une autre copie destinée aux exécutants [...]. Je vais tout à l’heure chez M. Richepin de l’Académie française pour lequel j’ai une lettre d’introduction. Je vais lui demander qu’il parle de moi à différents membres de l’Institut [...]. Busser que j’ai vu ce matin m’assure de tout son appui. J’ai bon espoir d’être parmi les six [...]. Avant-hier, ils ont commis le déni de justice de me refuser au concours de composition, alors que ce que j’avais écrit était une des meilleures compositions. Busser qui l’a lue ce matin a été stupéfait de ce résultat dû à un coup monté par le répétiteur de la classe contre ceux qui ne veulent pas prendre de leçons avec lui.
C’est tout simplement ignoble et honteux [...]. Widor est stupéfait de mon échec de mercredi. Il m’a dit que ma composition était des meilleures, mais que l’on n’avait pas écouté par le fait du hasard. Il ne comprend pas du tout pourquoi j’ai été écarté [...]. J’ai vu ce soir Théodore Dubois, membre de l’Institut, qui m’a dit à maintes reprises qu’il aurait bien voulu que je fusse « parmi les six ».
C’est là une indication fort claire de son vote en ma faveur. C’est bien ce que me disait Widor l’autre jour, j’ai eu 2 voix pour moi sur six [...] », etc. On assiste ainsi à la genèse de ses œuvres, en particulier de son opéra, La Chanson de Roland (écrit entre 1921 et 1923, et créé seulement en 1967).

► Passionnant ensemble de correspondance croisée, avec les réponses de son épouse, qui permet de suivre le compositeur sur deux décennies.
Partager