Lot n° 36

Paul MORAND (1888-1976). 9 L.A.S., 1971-1976, à Edmonde Charles-Roux ; 11 pages formats divers, dont une carte postale, 4 a en-tete Académie Française.

Estimation : 1 000 - 1 200 €
Adjudication : 1 288 €
Description
♦ Belle correspondance amicale et littéraire, notamment autour de leurs ouvrages sur Coco Chanel.

─ Vevey 25.VIII.1971.
Il la remercie de sa dernière lettre, qu'il cite : «La mer est si douce que l'on dormirait» ; tout est dit, après cela, l'eau lourde, et plissée comme des draps, etc...
J'aime votre virilité ; vous n'avez pas le style clitoridien - si vous me permettez». Ce qu'il a aimé le mieux dans son roman Elle, Adrienne (Grasset 1971) :
«la 1ère nuit d'amour, et, bien sur, Marseille (mais Laval n'a pas tenu le propos cite). Bousquet Sre a l'Intérieur à cette époque, qui s'est bien battu contre les Allemands, avant la destruction, si je vous l'avais retrouvé, eut pu éclairer l'autre face du drame».
Il repense au déjeuner de fiançailles à Mayfair en 1913, et «je me demande ce que je fais encore sur cette terre»...

- A propos de Elle, Adrienne:«Vous avez amené Ulric à bonne fin, sans faiblir. Tout le personnage est vrai, sur ses pieds, de A a Z. Quel souffle! [...] Vous parlez des chevaux sans erreur ; rare». Retour sur des détails de l'ouvrage et sur les observations de la lettre précédente, à propos de Laval, Bousquet, etc...

─ Persépolis 13.IV.1972.
Dès son retour d'Iran il s'empressera de «faire des fouilles [...] pour vous retrouver les pages de Chanel. Qu'Allah me vienne en aide»...

─ Paris 11.V.
Il n'arrive pas à retrouver les pages de Chanel sur Misia...

─ Paris 5.XI.1973.
Félicitations à Edmonde pour son mariage:«Vous avez fait un merveilleux choix et toutes les cartes du bonheur sont entre vos mains»...

─ Paris 31.XII.1975 : «Je lance mes voeux au bonheur la chance, parce que je vous aime, vous admire ; et je felicite Gaston Deferre de vous avoir comme compagne»...

─ Palerme 6.III.1976.
«En demenageant Vevey, ou je reste, mais plus modestement que dans le chateau, j'ai remis la main sur le fameux portrait de Misia que [...] j'avais perdu depuis 1946».
Il l'a montré, ainsi que les notes, à Pierre Berès, qui en a été si ravi qu'il en fait faire un petit tirage.«Mais rien n'égalera jamais le grand portrait en pied, définitif et taille - non dans le marbre, mais dans le basalte, que vous avez laissé à l'avenir, et pour toujours. [...]
Dommage, que ce portrait de Misia par Chanel ne se soit pas retrouvé à temps pour votre roman, qui n'avait pas besoin de ceci, pour faire revivre la figure magnifique de la rue de Cambon»...

─ 15. V.1976.
Son bel article des Nouvelles Littéraires [joint, critique élogieuse de L'Allure de Chanel de p. Morand] lui fait regretter de ne pas avoir retrouvé ces notes à temps,«mais votre merveilleux roman - d'une construction si solide, et si génial - n'en aurait été, n'en pouvait être plus enrichi. Je vous aime de tout mon coeur, ma grande dame»...

▬ On joint
• une petite correspondance avec Laurent Boyer
et
quelques documents.
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