Lot n° 131

PROJET DE PROCURATION AUTOGRAPHE DE CORNEILLE. — Une feuille de papier (187 x 105 mm), conservée dans un cartonnage moderne.

Estimation : 10 000 - 15 000 €
Adjudication : 12 236 €
Description
Pierre Corneille escuyer cy devant advocat du Roy à la table de marbre du Palais de Rouen et Thomas Corneille escuyer sieur de L’Isle eztant de présent à Rouen passent procuration à noble homme Pierre Corneille leur cousin demeurant à Rouen proche des Feuillantz rue des Bons Enfants pour poursuivre en leur absence leurs débiteurs tant pour arrérages de rentes que fermages que debtes mobiles et bailler toutes quittances pour ce nécessaire, eslisant leur domicile chez ledit sieur Corneille leur cousin [susdit ?].

En 1662, Pierre et Thomas Corneille quittèrent Rouen pour venir s’installer à Paris. Ils venaient de perdre leur frère Antoine († 1657), curé de Fréville, et leur mère un an plus tard. Ils laissaient à Rouen quelques parents, dont leur sœur Marthe, et ce Pierre Corneille, un cousin germain avec qui Thomas avait fait ses études de droit.

Le 25 avril 1662, Pierre Corneille écrivit à l’abbé de Pure : [...] le déménagement que je prépare pour me transporter à Paris me donne tant d’affaires, que je ne sais si j’aurai assez de liberté d’esprit pour mettre quelque chose cette année sur le théâtre.

Le déménagement fut achevé en octobre 1662 et le 7 de ce mois, les deux frères passèrent donc procuration à leur cousin Pierre « pour poursuivre en leur absence leurs débiteurs et bailler toutes quittances pour ce nécessaires ».

C’EST LE GRAND CORNEILLE QUI EN ÉCRIVIT DE SA MAIN LE MODÈLE, et Charles Marty-Laveaux, qui a eu entre les mains le document autographe, l’a imprimé dans son excellente édition des Œuvres de Pierre Corneille (cf. Gustave Reynier, Thomas Corneille, sa vie et son théâtre, 1892, p. 32, note n°2).

Le document officiel de cette procuration se trouve aux Archives de la Seine-Maritime.

♦ LES AUTOGRAPHES DE PIERRE CORNEILLE SONT D’UNE EXCESSIVE RARETÉ EN MAINS PRIVÉES. CELUI-CI EST RESTÉ INCONNU D’ANDRÉ PASCAL qui ne l’a pas signalé dans sa remarquable étude de 1929 où il faisait état d’une quinzaine d’autographes de Corneille.

─ De la bibliothèque :
• Maxime Denesle (1978, n°67).
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